Synopsis

L’archéologie au secours de l’empereur romain Claude

Ce qu’il faut savoir

Si on vous demande de citer le nom d’un des empereurs de la dynastie Julio-Claudienne, il y a fort à parier que Claude sera l’un des derniers à vous venir à l’esprit. Et pour cause, malgré une famille célèbre et un incroyable coup de pouce du destin, l’empereur Claude n’est pas resté dans les mémoires historiques et littéraires.

Né à Lyon en 10 avt J.C. (ville qu’il quittera rapidement), le futur empereur est le fils d’Antonia la Jeune, fille de Marc-Antoine et Octavie (sœur d’Auguste). Méprisé par sa famille à cause de son physique disgracieux et son bégaiement, Claude devient empereur en 41 aps J.C.. Il a alors 50 ans, et prend la succession de Caligula, son neveu assassiné par des soldats.

Soucieux de se faire accepter, il s’empresse de rétablir la paix et la cohésion dans l’Empire. Bon politique, il sait très vite trouver sa place au sein du pouvoir romain et réussit à se faire respecter (quitte à commanditer quelques assassinats). Il annexe de nouveaux territoires, élargit les conditions d’accès à la citoyenneté romaine et lance des travaux d’aménagement à Rome.

Auteur prolifique, Claude est un empereur tolérant, qui parle parfaitement le grec. Ses connaissances et sa bienveillance envers les peuples vaincus lui permettent de gagner leur sympathie.

Après l’assassinat de sa première épouse, Messalline, Claude épouse en 48 aps. J.C., sa nièce Agrippine la Jeune, sœur de Caligula. Déjà mariée dans le passé, elle est la mère de Néron, que Claude adopte, assurant ainsi un héritier à la dynastie.

Claude et Agrippine seront rapidement en désaccord, et en 54, elle fera assassiner son époux, propulsant le jeune Néron sur le trône.

Peu d’écrits fiables sur la vie de Claude nous sont parvenus. Pendant plusieurs siècles, les historiens se sont basés sur le roman de Suétone, la Vie des Douze César. Œuvre fantaisiste, exagérée, elle a longtemps causé du tort à l’Empereur. Mais grâce aux récentes découvertes archéologiques, Claude est un peu sorti de l’ombre et la ville de Lyon a décidé qu’il était temps de réhabiliter l’enfant du pays.

L’exposition

Pour retracer la vie de l’empereur et mettre en avant les récentes découvertes, le Musée des Beaux-Arts de Lyon a choisi de confronter la vision historique et les preuves archéologiques prêtées par des institutions prestigieuses (dont la Galerie des Offices ou le Vatican pour ne citer qu’eux). Tableaux, films, séries, dont Moi Claude Empereur de 1976, s’opposent à des pièces de monnaie, des céramiques, des sculptures et à des photos d’édifices romains en noir et blanc de très grands formats.

Céramiques, lampes à huile et verrerie: la production romaine typique du Ier siècle

Portrait de famille

La table claudienne: discours à l’attention du sénat prononcé par l’Empereur en 48 et gravé sur deux plaques de bronze.

La scénographie accentue la réhabilitation de l’Empereur : un parcours tortueux, un jeu entre obscurité et lumière, et l’incroyable esthétismes des photos de Ferrante Ferranti, qui renforcent un sentiment de sobriété et de monumentalité tout en ajoutant une ambiance mystérieuse à l’exposition. Une touche judicieuse qui redonne à Claude son prestige, voire sa divinité d’empereur romain.

Caligula, le neveu mal-aimé

Vue sur l’Empire de Claude

Ambiance architecture romaine

Mon avis

En choisissant de proposer une exposition sur un empereur romain presque anonyme et ayant régné seulement 14 ans, le Musée des Beaux-Arts a pris le risque de ne pas avoir suffisamment de matière à exploiter ou de proposer une exposition vraiment spécifique. Mais grâce à son propos et à sa scénographie, l’exposition est une jolie réussite, accessible et riche en découverte.

A faire en famille.

www.mba-lyon.fr

https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_(empereur_romain)

Tarif plein : 12€

Tarif réduit: 7 €