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Synopsis
L’art des cultures de l’Océanie sur les 500 dernières années.
Ce qu’il faut savoir
Entre 70 000 et 50 000 ans avant notre ère, des chasseurs-cueilleurs profitent du faible niveau de la mer pour rejoindre le Sunda, un grand plateau qui forme une extension au continent asiatique et qui regroupe les actuelles îles de Java, Bornéo et Sumatra. Ils ne sont pas les premiers à poser les pieds sur ces territoires éloignés. Avant eux, Homo erectus, l’homme de Flores ou encore l’homme de Denisova s’y sont installés avant de disparaître pour ces deux derniers autour de 50 000 avant J.C.). Homo Sapiens découvre une région très peu occupée et y vit jusqu’à l’arrivée des agriculteurs par la mer autour de 6 000 avant J.C.. Navigateurs, ils colonisent rapidement toutes les îles environnantes, poussant jusqu’en Polynésie et Madagascar. La question de leur origine est encore en suspens.
Ces colons, que l’on nomme les Austronésiens, développent à partir d’une culture commune leur propre croyance et leur propre récit, mais conservent des similarités que l’on retrouve sur les 25 000 îles : des langues avec la même origine, un lien fort avec les ancêtres et avec la mer, des mythes fondateurs communs et un style artistique facilement identifiable, notamment à travers les tiki, figure d’ancêtre divinisé, avec des yeux en amande s’étirant jusqu’aux oreilles, un nez plat et une bouche volumineuse.
Ces populations ont des contacts très limités, voire inexistants avec les civilisations du continent eurasien ou américain. Mais tout bascule au XVIIIe siècle, lorsque des navires d’explorateurs, à l’instar de James Cook ou de Jules Dumont d’Urville, amarrent dans les îles de l’Océanie. La rencontre n’a pas toujours été des plus cordiale, mais a permis la réalisation d’un vrai corpus documentaire, qui sert encore de base d’étude aujourd’hui. De nombreux témoignages dressent les us et les coutumes des habitants, de leur environnement et de leur mode de vie sur les 500 dernières années.
L’exposition, qui prétexte les 250 ans du premier voyage de James Cook, propose de redécouvrir à travers 200 œuvres bien choisies une culture mal connue, que rien ne semble perturber. Elle offre un vrai complément aux collections permanentes exposées dans le musée.
L’exposition
L’exposition s’est libérée de la contrainte chronologique et géographique, pour proposer un parcours thématique, clin d’œil au cycle de vie d’une civilisation : vivre, créer, croire et mourir.
Vue sur une des salles d’exposition
Le voyage débute sur les eaux, l’un des éléments centraux de la culture océanienne. De très grandes pirogues, des proues et des stabilisateurs, offrent des décors sculptés au style naïf : perroquets, requins ou personnages étranges et stylisés. Les œuvres sont belles, monumentales, minimalistes et introduisent parfaitement le propos : les caractéristiques artistiques de ces îles.
Wuramon, la pirogue des âmes, peuple Asmat, milieu du XXe
Brise-lame et proue d’une pirogue, Papouasie-Nouvelle-Guinée, XXe siècle
Vient ensuite le temps des villages, avec ses constructions, ses habitants et ses idoles. Des statues en bois, en coquillage, en plume ou en écailles de tortues reflètent le lien entre les populations et leur environnement.
Poteau de maison, îles Salomon, XIXe/XXe
Statuette représentant Waiet, Ile Mer, vers 1905
Diverses colliers des îles Fidji et Trobriand, entre le XVIIIe et le XXe siècle
Suivront le temps de la rencontre avec les européens, marqué par cet incroyable film animé dont la toile de fond est un papier peint du XVIIIe siècle, les Sauvages de la mer du Pacifique.
Story of a New Zealand River, Michael Parekōwhai’s, 2011
La dernière partie sur la mort boucle la boucle.
Vue sur une vitrine de l’exposition
Chacune des œuvres présentées est un récit à elle seule. Un voyage dans un monde symbolique, des représentations au style minimalisme qui « parlent d’elles-mêmes », et une culture marquée par sa rencontre avec l’Autre, qu’elle apprivoisera sans pour autant perdre son authenticité et sa singularité.
Figure sculptée représentant l’esprit Tabavaliliu, Papouasie-Nouvelle-Guinée, XIXe
Reliquaire en forme de crocodile, région de Porapora, milieu XXe
Un voyage bien pensé, presque clef en main pour une découverte riche en émotion.
Coiffe, Papouasie-Nouvelle-Guinée, XXe
Mon avis
Les expositions sur le monde océanien sont assez rares, et nécessitent souvent pour le musée qui les accueille un espace important pour présenter les (très) grandes œuvres. Le Musée du Quai Branly peut se vanter d’avoir un volume suffisant pour se permettre ce type d’exposition. Les grandes salles du musée soulignent la monumentalité des œuvres, et leur offrent une mise en valeur sobre et juste à la hauteur de la culture océanienne.
Sources
Adresse
7 Quai Branly, Paris, 75007Horaires
Du mardi au dimanche de 11h à 19h
Nocturne jusqu'à 21h les jeudi, vendredi et samedi
Fermeture le lundi
Tarif plein : 12€
Tarif réduit: 9€
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