On a testé l’exposition Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher au Musée des Beaux-Arts de Besançon (25)
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Synopsis

    L’interprétation de la culture chinoise à travers l’œuvre de artistes roccoco, dont François Boucher.

    Ce qu’il faut savoir

    Au XVIIIe siècle, la Chine s’ouvre aux occidentaux, et exporte de très nombreux objets sur le marché européen. L’attrait pour le pays est lancé, et rencontre immédiatement un très grand succès.

    François Boucher, peintre à la cour du roi Louis XIV et favori de la marquise de Pompadour, s’éprend de cette culture exotique. Il se lance dans la collection d’objets asiatiques, et s’inspire de leurs motifs pour réinventer son répertoire. Sans avoir jamais visité la Chine, Boucher en devient le premier illustrateur. Il en saisit les scènes imaginaires, des jeunes filles dans des villages traditionnels ou des activités du quotidien. Parmi ces illustrations, huit seront reproduites en tapisserie entre 1742 et 1746. Louis XIV en offrira d’ailleurs une à l’empereur chinois Qianlong en 1765. Ces grandes tentures participent à la diffusion d’une culture idéalisée par l’œil occidental. Bientôt la tendance des « chinoiseries » gagne le mobilier et les arts de la table. Cette mode s’est depuis imposée sur la scène française, et même si elle connaît des hauts et des bas, chaque génération aura eu sa période asiatique.

    L’exposition a été rendue possible grâce à l’incroyable don qu’a reçu le musée au décès de Pierre-Adrien Pâris à son décès. Plusieurs œuvres de Boucher ont ainsi rejoint les collections du musée. Et pour cet événement, qui regroupe plus de 130 prêts internationalement, même le Louvre a apporté sa contribution en prêtant le fameux « Déjeuner » qui ne quitte pourtant jamais le musée parisien.

    L’exposition

    Le visiteur est dès son entrée dans l’exposition transporter en Chine. Il se retrouve devant de grands panneaux qui illustre une cité. Un tableau casse l’ambiance en illustrant la vision européenne des codes asiatiques. La salle suivant accueille un cabinet de curiosité asiatique, où trône des esquisses, des vases et des figurines immédiatement identifiables. L’Europe découvre à travers quelques éléments artistiques la culture chinoise, qui devient objet de collections. C’est ainsi que l’exposition introduit le sujet.

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureDe grands paravents introduisent l’exposition

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureUn cabinet de curiosité aux accents chinois

    Le reste de l’exposition est dédiée à la vision européenne de la Chine : quelques œuvres de Watteau, mais aussi et surtout les réalisations de Boucher. Une salle présente les 10 esquisses qui donneront lieu aux grandes tentures, qui bien qu’ayant mal vieilli conservent toute leur prestance.

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureMusicien chinois et femme chinoise, Antoine Watteau, vers 1710, huile sur toile

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureLes tentures réalisées d’après l’œuvre de Boucher

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureLe Jardin chinois, François Boucher, 1742, huile sur toile

    Boucher ne traduit pas seulement la Chine, il la réinvente dans le style de l’époque, le Roccoco. Il s’affranchit rapidement des premières illustrations faites par Watteau, pour construire un répertoire et une touche singulière, que le visiteur apprend à reconnaître au fil de l’exposition. 

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureDiverses figures chinoises, eaux-fortes de Boucher, d’après l’œuvre de Watteau pour le Château de la Muette, après 1731

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureLa toilette, François Boucher, huile sur toile, 1742

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureLe déjeuner, François Boucher, © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux

    Et même lorsque Boucher illustre des scènes du quotidien, comme son Déjeuner, on retrouve dans cet intérieur européen des objets chinois. Une allusion évidente aux décors alors en vogue : des objets mais aussi du mobilier ou encore de la vaisselle. 

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureDécor bleu et blanc du Château de Choisy, 1742-1743

    Une des provinces du roccoco: la Chine rêvée de François Boucher, Musée des Beaux-Arts de Besançon, Bourgogne Franche Comté, exposition, blog cultureSoucoupes, gobelet et tasse, 1745

    Et presque 300 ans plus tard, l’attrait pour ce qu’on nomma les chinoiseries continuent à enchanter les curieux et à inspirer les muséographes, comme le traduisent les petits cartels aux accents définitivement chinois.

    Mon avis

    Le Musée des Beaux-Arts de Besançon voulait proposer une exposition d’envergure internationale, un an après sa réouverture. Et a eu la très bonne idée de miser sur un artiste présent dans ses collections : Boucher. Le XVIIIe siècle reste assez mal connu du grand public et souvent mal-aimé par les passionnés d’art. Et c’est justement cette prise de risque qui rend l’exposition incontournable. En plus de profiter d’une très belle scénographie, elle est assortie d’œuvres saisissantes, qui sauront surprendre tous les visiteurs. L’exposition est un voyage dans l’Empire du milieu mais aussi un rdv avec l’Histoire de l’art.


    https://www.panoramadelart.com/boucher-le-jardin-c...

  • Horaires

    En saison basse (du 1er novembre au 31 mars) :  lundi, mercredi, jeudi, vendredi, de 14h à 18h

    En saison haute, du 1er avril au 30 octobre) : lundi, mercredi, jeudi, vendredi, de 10h à 12h30 et de 14h à 18h

    Toute l’année : samedi, dimanche, de 10h à 18h

    Fermé le mardi 

    Fermé le 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 décembre

  • Billet couplé musée des beaux-arts et d’archéologie, musée du Temps et Maison natale Victor Hugo

    Plein tarif : 8€

    Tarif Grand Bisontin : 6€

    Tarif réduit (4€) et entrée gratuite sous certaines conditions (Renseignements à l’accueil du musée ou au 03 81 87 80 67).

    Entrée gratuite le 1er dimanche de chaque mois, lors des nocturnes et des manifestations nationales