Synopsis

Vivre durant l’entre-deux-guerres dans la ville de Nuits-Saint-Georges

Ce qu’il faut savoir

1914, la France entre en guerre. Les progrès sociaux, qui suivaient leur cours en fonction des avancées technologiques et politiques, sont soudainement mis en suspens. 1918, l’armistice est signé. La vie reprend son cours. Après 4 années de confit, 4 années entre parenthèse, le quotidien des français est bouleversé en quelques décennies seulement. En plus des avancées restées en sommeil durant la guerre, de nouvelles innovations s’imposent dans les domaines scientifiques, médicaux ou politiques.  La France change du tout au tout en quelques décennies. Les villes se métamorphosent pour intégrer les moyens de transport, l’eau courante, ou encore la salubrité. La société s’ouvre pour intégrer les femmes dans la vie active, dont l’aide si précieuse pendant la guerre a permis de reconsidérer leur position. Les choix politiques et stratégiques des grandes puissances voisines obligent la France à se recentrer sur ses valeurs et sa culture. 

A Nuits-Saint-Georges, deux personnalités sont les témoins privilégiés de ces changements sociétaux. Le premier en est l’acteur principal : il s’agit d’Henri Challand, maire de la ville de 1925 à 1933. Le second, lui n’en sera que le spectateur : Jules Misserey, photographe en activité dans l’entre-deux-guerres. L’un bâti une ville nouvelle, l’autre la saisit sur des plaques de verre grâce aux progrès liés à la photographie. Deux missions complémentaires qui nous permettent aujourd’hui de comprendre comment Nuits-Saint-Georges est devenue une ville nouvelle.

L’exposition est née d’un don de plaques de verre de Jules Misserey au Musée de Nuits. Leur incroyable qualité a permis la réalisation de tirage de très grandes dimensions dont les détails sont parfaitement lisibles. La vie quotidienne des habitants, les travaux d’aménagements urbains ou encore la création de fêtes viticoles ont ainsi été révélés à l’équipe du musée. Instant’Années de Nuits est dans la continuité de l’exposition de l’année précédente, et sera exceptionnellement prolongée sur 2021.

L’exposition

Elle s’ouvre sur une chronologie qui oppose les évènements locaux aux évènements nationaux. On mesure rapidement le fossé qui peut séparer deux avancées majeures. Ainsi, alors que Lindberg traverse pour la première fois l’Atlantique en avion en 1923, les rues de Nuits commencent tout juste à être goudronnées. Face à cette remise en contexte est introduite la figure de Jules Missery. Un appareil photographie, une boîte de plaque de verre et un négatif datant des années 1920, dont l’étonnante conservation offre un tirage saisissant en netteté 100 ans plus tard.

Vitrine dédiée à Jules Misserey: un appareil, des plaques de verre, un négatif et deux photographies

Tirage de la plaque de verre où l’on aperçoit Jules Misserey aux côtés d’un appareil photographique

Tout au long du parcours, l’exposition joue sur les contrastes, notamment sur notre vision de la modernité : des prises de vue anciennes de la "ville nouvelle" sont confrontées à des photographies très récentes. Vie de village, vieux tramway à la vitesse de pointe d’un cycliste et cadre viticole ont laissé place dans la seconde moitié du XXe siècle aux parking, aux commerces de l’ère moderne et aux ventes internationales. Car une ville est un lieu de vie en constante transformation.

Vue d’une des salles de l’exposition

Les fondateurs de la confrérie des chevaliers du Tastevin, statuettes en terre cuite, Albert David, prêt de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin

L’exposition est agrémentée de nombreux tirages photographiques, réalisés en très grande majorité à partir des plaques de Misserey. 

De la bicyclette à la motocyclette, trois portraits de Jules Misserey, années 1920

Habiter Nuits-Saint-Georges, rues décorées, défilés des gymnastes et moments de vie, photographié par Jules Misserey

Le musée a également choisi de laisser la part belle à la participation. Deux espaces sont aménagés dans le parcours pour accueillir les souvenirs des habitants. Mais l’exposition a également réussi à sortir des murs du musée pour devenir participative sur les réseaux sociaux. Les habitants ont reconnu des proches, des évènements et on pu ajouter un témoignage de cette époque pas si éloignée.

A vous de prendre la pose!

Une exposition en apparence toute simple, mais qui saura vous surprendre, si ce n’est vous toucher.

Mon avis

L’an passé, la thématique des conséquences de la Grande Guerre avait offert une vision complète de la période 1914-1920. Avec cette nouvelle exposition, le Musée de Nuits reprend la suite de manière chronologique, en s’intéressant à la période 1920-1939, et en axant sur les particularismes locaux. Une visite pleine de surprises, qui ce savoure comme un bon vin pour en découvrir toutes les subtilités.

Gratuit pour tous