On a testé le musée de la Reina Sofia à Madrid
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Le musée de la Reina Sofia ou Musée national centre culturel Reina Sofia, voire pour les madrilènes, Reina Sofia tout court, fait partie du « triangle d’or de l’art » avec le musée du Prado et le musée Thyssen. Nommé ainsi en hommage à la Reine d’Espagne, il est consacré à l’art du XXe siècle. Son histoire est intimement liée à celui du Prado, car il y a une continuité dans les collections. Pourtant, les choix muséographiques y sont bien différents. Le lieu est incroyablement accessible à tous les publics, ce qui explique, en grande partie, l’augmentation constante du nombre de visiteurs depuis son extension en 2005.

    L’histoire du musée

    En 1894, un musée d’art moderne est créé pour accueillir des collections post-Goya. Installé dans un bâtiment indépendant, l’institution se concentre sur l’enrichissement de ses collections avec des œuvres du XIXe puis du XXe siècles. Mais en 1958, le musée est divisé en deux : un musée national d’art du XIXe et un musée d’art contemporain. En 1968, le choix est fait de réunir les collections en un seul établissement puis en 1971 de le rediviser. Les collections du XIXe siècles trouvent une place dans une section du musée du Prado. Les collections du XXe siècles restent au Musée d’Art contemporain jusqu’à ce que le gouvernement décide de les mettre en valeur.

    En 1980, l’Etat espagnol décide de transformer l’ancien hôpital San Carlos, construit au XVIIIe siècle par José de Hermosilla puis Francesco Sabatini, en un musée pour accueillir ces collections. Ouvert au public en 1986, le lieu servait initialement à accueillir les expositions temporaires. En 1988, l’institution se déclare Musée National et se recentre sur l’enrichissement des collections des artistes espagnols du XXe siècle. Le nouveau musée ouvre en 1990 mais est inauguré en 1992. Dans la foulée, un projet d’extension est lancé et confié à Jean Nouvel. Les travaux durent trois ans et augmentent la surface du centre d’art de 60%, permettant ainsi d’accueillir des collections permanentes plus diversifiées et des expositions temporaires.


    Venir au musée

    Le musée est situé à quelques pas du Prado, en face de la gare Atocha. Comme pour le Prado, il vaut mieux éviter de s’aventurer en voiture. Préférez le taxi, le métro (arrêt Atocha) et la marche à pied pour vous rendre au musée.

    L’établissement à deux entrées. La première qui se situe dans l’ancien hôpital, qu’on nomme Sabatini, à hauteur d’une petite place encaissée entre deux bâtiments. Il y a deux grands ascenseurs de verre, difficile donc de rater le bâtiment. La seconde entrée, un peu plus loin sur le même trottoir, permet de pénétrer dans le second bâtiment, celui construit par Nouvel. On vous conseille cette entrée, car vous bénéficierez du fléchage. L’entrée Sabatini débouche sur un patio, qui faut longer pour arriver aux salles d’exposition, et on tombe sur le lieu des expositions temporaires (qu’on fait à l’envers). Un peu déroutant lorsque c’est une première visite.

    Le bâtiment

    Le musée est constitué de deux bâtiments, reliés par une passerelle.

    Le premier, Sabatini, comporte deux ascenseurs de verre en façade qui offre une vue pas vraiment imprenable sur Madrid, mais qui reste plaisant comme expérience. C’est dans cette partie que se trouve le patio dans lequel sont exposées les sculptures de Miro. Les collections sont exposées aux étages.

    Musée Reine Sofia, test, visite, MadridParajo lunar, Juan Miro, sculpture, 1966

    L’extension est plus appropriée à l’exposition muséographique. Il y a aussi une terrasse aménagée au 3ème étage, qui donne sous les toits (et où il est interdit de fumer).

    Vous trouverez le plan des bâtiments ici, si vous voulez mieux visualiser l’ensemble du musée. Vous pouvez cliquer sur le thème de chaque niveau pour découvrir toutes les salles. Le musée est grand, il sera difficile, mais pas impossible de tout voir. Mais contrairement aux musées du Prado ou de la Galerie des Offices, la visite entière de l’établissement ne se prête pas à l’overdose, car nous n’avons pas le même rapport à l’art avec des œuvres modernes.

    Nous avons choisi de ne faire que le second étage, le patio, la terrasse et l’exposition de Constant sur la Nouvelle Babylone.

    Le musée compte deux autres lieux d’expositions dans le parc du Retiro, le palais de cristal et le palais Velasquez, dont les entrées sont gratuites. En été, ils sont ouverts jusqu’à 22h.

    Le musée et les services

    Le musée est fermé le mardi. Comme au Prado, l’entrée est gratuite le soir entre 19 et 21h les lundi mercredi et samedi, et le dimanche après midi. Si vous n’êtes pas féru d’art moderne, c’est l’occasion d’aller y faire un petit tour sans remord.

    L’entrée du musée est à 8€, 14€ pour le billet jumelé avec le Palais Royal. Gardez bien votre ticket, il est valable toute la journée. Vous pourrez sortir et revenir sans soucis.

    On trouve des audioguides (4,5€), une librairie qui vaut le détour (mais qui est assez chère). L’institution est complètement adapté aux personnes handicapées.

    Si vous empruntez l’entrée Nouvel, vous passerez devant la bibliothèque. Jetez-y un petit coup d’œil.

    Musée Reine Sofia, test, visite, MadridLa bibliothèque du Musée de la Reine Sofia

    Ce qui nous a frappé dans l’institution, c’est à quel point le lieu est vivant. Il y avait beaucoup d’enfants, on a assisté à un décryptage d’œuvres pour un groupe d’adolescent (ah les ado, ce public si difficile) qui a applaudit après l’intervention. Les gens discutent, et malgré les nombreux panneaux qui réclament le silence assez régulièrement, le musée est un vrai forum.

    Musée Reine Sofia, test, visite, MadridUn groupe d’adolescents écoutant un médiateur devant l’Enigme d’Hitler de Dali

    Les collections

    Musée Reine Sofia, test, visite, MadridPanneau à l’entrée du second étage

    Tout comme le Prado, le musée présente des collections d’artistes espagnols extrêmement riches (Picasso, Dali, Miro), exposés au côté des grands noms de la peinture du XXe siècle (Picabia, Magritte, Braque, Man Ray ou encore Léger). Le musée abrite aussi le très célèbre Guernica, qui a une salle entière qui lui est consacrée. On vous donne le numéro, comme ça vous ne chercherez pas, c’est la 206.

    On retrouve différents supports : des tableaux, des manuscrits, des journaux, des pages de livres, des dessins, des photos mais aussi des extraits de films du surréaliste Luis Buñuel : los Olvidados, le Chien andalou et Cet obscur objet du désir. C’est ce mélange qui rend la visite si accessible, car chacun s’y retrouve.

    Sachez que nous avons eu des problèmes pour faire des photos. Alors qu’à l’accueil, on nous avait dit qu’il n’y avait pas de souci, sauf dans la salle du Guernica, cela s’est avéré plus compliqué et on s’est fait remonter les bretelles à plusieurs reprises. On a vu quelques panneaux indicatifs dans quelques salles, mais pas toujours, et comme on a parfois fait le parcours à l’envers, il nous est arrivé de le voir en sortant du lieu. Finalement, nous avons préféré demander systématiquement à la surveillante de salle.

    En visitant le musée Reine Sofia, nous nous sommes senti beaucoup moins écrasé par le poids de l’histoire qu’au Prado, alors que le musée est consacré au XXe siècle, sans doute le plus riche historiquement et socialement, mais aussi le plus proche de nous. On a sans doute plus de recul avec ce qu’on connaît mieux et on est moins fasciné… Le choix des œuvres permet de retracer l’histoire et l’évolution de la société espagnole, sans jamais tirer sur le pathos.

    Musée Reine Sofia, test, visite, MadridL’Enigme d’Hitler, Salvado Dali, 1937/1939

    La scénographie

    La scénographie est très épurée, les murs sont blancs, les salles sont spacieuses mais pas de façon démesurée.

    Les cartels et les plans sont clairs, le musée est moderne et tient compte des attentes de tous les visiteurs.

    Musée Reine Sofia, test, visite, MadridPlan du troisième étage

    Mon avis

    Pourtant en apparence moins accessible que le musée du Prado, car la Reina Sofia présente des collections modernes et contemporaines, l’approche et la diversité rendent la visite universelle. Je me suis demandée ce que faisaient les enfants en bas âge dans le musée, avant de réaliser qu’ils n’étaient pas là pour l’esthétisme mais pour découvrir des éléments de l’histoire de la société espagnole.

    Musée Reine Sofia, test, visite, MadridDes enfants en visite au Musée

    Je recommande particulière la visite aux adolescents, qui pourront trouver ici une autre vision du XXème siècle.




    Source

    https://es.wikipedia.org/wiki/Museo_Nacional_Centr...

    http://www.museoreinasofia.es

  • Horaires

    Du lundi au samedi: de 10h à 21h

    Dimanche: de 10h à 19h, ouverture des salles réduites

    Fermé le mardi 

    Fermé le 1er et le 6 janvier, le 2 mai, 16 mai, 9 novembre, 24,25 et 26 décembre


  • Tarif plein: 8€

    Tarif réduit: 4€

    Gratuit les jours de semaine de 17h à 19h et le dimanche après-midi