Barbarians Rising : on zappe ou on mate?
illustration article
  • Description
  • En été 2017, la chaîne History, à qui on doit entre autre la série Viking, diffuse un nouveau programme : Barbarians Rising ( le soulèvement des barbares). Attendue pour la rentrée dans la majorité des pays européens, la série revient, à travers un nouveau format à mi-chemin entre le documentaire et le drame, sur la résistance menée par des chefs barbares pour garder ou retrouver leur indépendance prise par Rome. Un sujet captivant, si ce n’est que la chaîne qu’on surnomme Hitler Channel, à cause de sa tendance à diffuser des reportages sur la Seconde Guerre Mondiale, a renoué avec son interprétation de l’histoire, en se trouvant un nouveau méchant fasciste : Rome. Décryptage des huit épisodes.

    Synopsis

    La série raconte l’histoire des différents chefs barbares qui se sont opposés à la domination romaine.

    Comme l’histoire de Rome est un peu longue et complexe, on vous propose cette vidéo pour vous remémorer les événements.

    Pour s’étendre, Rome va bien évidemment conquérir des terres qui ne sont pas inhabitées et se confronter aux populations qui y vivent, principalement des celtes, divisés en chefferie et en tribu. Certains groupes vont collaborer avec Rome, et d’autres vont s’opposer à leur domination en menant une guerre contre les armées romaines. Rome a également connu des troubles internes, comme les révoltes des esclaves ou les intrigues politiques, ce qui l’a obligé à être sur plusieurs fronts pour assurer la stabilité sur son territoire.

    Ce qu’on s’attend à voir

    Vendu comme un docu-dramatique basé sur un travail d’historiens, on s’attend à voir une série certes un peu romancée, mais très proche de la vérité historique.

    Ce qu’on voit vraiment

    Une chronologie pas toujours respectée (mais çà, on a l’habitude), un récit très romancé et axé sur la violence et une vraie relecture de l’Histoire, qui va jusqu’à faire le parallèle entre Rome et le nazisme.

    Ce qui coince

    La présentation de Rome comme un Empire alors qu’elle n’est encore que République, la définition restrictive de l’organisation de sa société (des romains et des esclaves) et du mot barbare (les autres), les motivations de la domination/colonisation romaine et la mise en avant d’un monde de violence. De plus, le symbole utilisé pour signaler l’avancée des troupes romaines sur les cartes est l’aigle rouge (celui de SPQR). Il donne l’impression d’assister à l’avancée des troupes nazies. Les romains sont d’ailleurs décrits comme un peuple primaire, vicieux, esclavagiste et vénal. En d’autres termes, comme des barbares…

    Revenons sur la notion de barbares. Née dans la Grèce antique, elle désignait initialement ceux qui n’étaient pas de culture et de langue grecque (l’Autre). Si certains barbares, notamment ceux qui n’avaient pas signés de traités de paix avec Rome, pouvaient effectivement devenir des esclaves ou se voir confisquer leurs biens, les romains leurs reconnaissaient tout de même un droit et les autorisaient à vivre sur les terres colonisées. Certains choisissaient de s’engager dans l’armée et d’autres bénéficiaient parfois du titre de citoyen. Rome a aussi eu une vaste politique d’accueil de réfugiés. Des barbares qui se sont également empressés d’adopter certaines caractéristiques romaines (éducation, religion) sans forcément se rebeller.

    Les romains étaient esclavagistes, c’est vrai. Mais cela était de même pour les celtes, les carthaginois, les égyptiens ou encore les mésopotamiens. Les esclaves étaient affectés à différents types de tâches, avec des conditions différentes, allant de l’exécution de tâches administratives au travail dans les mines. Généralement, le propriétaire prend soin de son investissement pour qu’il soit rentable, mais Plaute parle aussi de l’esclave comme un membre de la famille. Beaucoup sont devenus des gladiateurs, des combattants professionnels. Le pourcentage de décès était très important (25% au premier échelon), mais le gladiateur qui réussissait à survivre montait en grade, jusqu’à devenir un affranchi. Il est cependant vrai que Rome a en connu plusieurs révoltes serviles.

    La série fait aussi beaucoup (trop) de raccourci. En l’absence de textes témoignant des motivations des chefs rebelles, il est difficile de les comprendre. Des intentions territorialistes sont bien sûr évidentes, mais la notion d’appartenance à un peuple l’est moins. En pensant à la place des protagonistes, les scénaristes ont inventé les buts des chefs barbares et influencent ainsi le téléspectateur.

    Les héros barbares

    Hannibal ( Barca)

    Né à Carthage, en actuelle Tunisie, Hannibal nous est présenté ici comme étant noir, alors que le visage représenté sur les bustes est clairement beaucoup plus méditerranéen (yeux en amande, nez aquilin, visage carré)… Un clin d’œil aux esclaves noirs ? Il est vrai qu’il a grandi dans la haine de Rome, mais il était aussi borne (mais c’était sans doute moins vendeur). S’il est difficile d’affirmer qu’il souhaitait véritablement détruire Rome, la série a omis de préciser que Hannibal a agit avec le soutien du gouvernement de Carthage, et non de son propre chef.  Son armée n’était d’ailleurs pas uniquement constituée de partisans mais aussi de mercenaires celtes, qui se battaient contre un salaire. Il choisit de s’exiler lorsqu’il est défait par Scipion à Zama.

    Viriate, le chef lusitanien

     Les lusitaniens sont un ensemble de différentes tribus celtes qui vivent de l’élevage et de razzias dans les tribus avoisinantes. Ces tribus finissent donc par se plaindre de leur agissement à Rome, réclamant une intervention pour rétablir la paix. Les romains vont en profiter pour coloniser le territoire lusitanien, non sans difficulté grâce à leur chef, Viriathe. Ce dernier finira assassiné par ses proches alors qu’il était en train de négocier un traité de paix avec Rome. Une guerre coûte déjà à l’époque très chère, et les peuples préfèrent souvent trouver des accords de paix, notamment quand le conflit s’enlise. Les lusitaniens finiront par perdre la guerre à la suite du siège de Numance, choisissant de se suicider et détruire la ville plutôt que de la livrer à l’ennemi.

    Spartacus

    Il est vrai qu’au IIe siècle avant J.C., les territoires romains comptent 20% d’esclaves, généralement des prisonniers de guerre. On sait peu de choses sur Spartacus, les écrivains évoquent seulement qu’il était thracien, peut-être issu d’une famille noble. Il s’engage dans l’armée romaine mais finit par déserter. Capturé, il devient esclave et se retrouve à l’école de gladiateur de Capoue.

    Après la fuite des esclaves de cette école en 73 avant J.C., 3 chefs sont choisis. Le groupe est vite rejoint par des paysans et des berges, affranchis ou libres. Très vite, les insurgés multiplient les pillages et les meurtres. Il n’existe pas de texte narrant la vie et les motivations de Spartacus. Deux des historiens qui relatent sont parcours se disputent d’ailleurs l’itinéraire. On sait juste qu’il remonte effectivement dans le nord, sans doute pour rejoindre la Thrace, avait de bifurquer et de rejoindre le sud, sans pouvoir affirmer qu’il souhaitait rejoindre la Sicile. Il n’y a aucune information sur son décès, sans doute intervenu lors de son ultime affrontement avec Crassus.

    Arminius, le germain

    Il est issu d’un peuple celte germanique, les Chérusques, qui est allié avec Rome. Pour sceller l’alliance, et éviter d’éventuelles rébellions, les romains prennent en otage le fils du chef et le conduisent à Rome où il reçoit une éducation à la romaine. Arminius va choisir de trahir Rome et de s’allier aux germains. Ses motivations ne sont pas connues, mais on sait qu’il essaye d’unir ces tribus, peut être pour en devenir roi. La chronologie n’est pas très fidèle, sa future femme le rejoignant et l’épousant après la bataille de Teutobourg. Arminius fut assassiné par ces alliés germains, qui estimait qu’il avait trop de pouvoir.

    Son fils est enlevé par l’armée romaine et transporté à Ravenne, où il grandit et devint gladiateur. Il meurt avant ses 30 ans.  Enfin, l’affrontement d’Arminius avec son frère est complètement factice.

    Boadicée, la bretonne à demi-nue

    La Bretagne, actuelle Angleterre, est peuplée de différentes tribus celtes qui, comme les autres tribus, connaissent le vêtement et ne courent donc pas nus avec des peintures sur le corps dans les forêts. Chaque tribu obéit à un chef mais les romains occupent le territoire. Les premiers contacts entre les deux civilisations datent du Ier siècle ap. J.C., à l’époque de la présumée existence de Boadicée. Les marchands romains s’installent sur l’île et développent le commerce d’esclaves, de chiens de chasse et de métaux. Une invasion par les romains a été envisagée par les empereurs Auguste et Caligula, qui ont finalement préféré renoncer. Ce seront finalement Claude, Vespasien et Néron qui soumettront une partie de la Bretagne (l’Ecosse ne tombera pas).

    On sait peu de choses sur Boadicée. Son histoire est narrée par Tacite, Dion Cassius et Suétone plus tardivement. Mais son image de femme vengeresse assoiffée de sang fait grincer des dents. Il semblerait qu’à la mort de son mari, Boadicée hérite de ses terres et de son statut de chef. Les romains, qu’on sait misogynes, refusant qu’une femme soit aux commandes, s’emparent des terres, battent Boadicée et violent ses deux fillettes. Elle décide alors de se rebeller et rallie les tribus à sa cause.

    Les troupes de Boadicée vont faire preuve d’une véritable violence, tuant et tranchant les seins des femmes et rasant des villes à l’instar de Londres ou de Verulamium, comme le confirme les fouilles archéologiques mentionnées dans la série. Si ce récit peut être en partie remis en question, on sait cependant que le massacre des druides à Mona va entrainer des rebellions au sein des tribus celtes. On sait aussi que Néron allait donner l’ordre d’abandonner la conquête de la Bretagne quand ses troupes finissent par mater la révolte.

    On ne sait pas vraiment comment Boadicée meurt. Tacite raconte qu’elle aurait choisi de s’empoisonner en voyant qu’elle allait perdre la bataille de Watling Street. Dion Cassius avance qu’elle serait morte de maladie avant de reprendre le combat, et non pas durant la bataille de Watling Street.

    Fritigen, le wisigoth

    Les goths sont un ensemble de plusieurs peuples, divisés en différentes branches. Fritigern est un duc issu de la branche tervingue, aussi appelé les wisigoths, qui est installée en Dacie suite à un accord avec Rome.

    En 370, un petit groupe, dont Fritigern a pris la tête, se rebelle contre leur roi Athanaric. L’Empereur romain soutiennent la révolte, et en remerciement, les wisigoths se convertiront à sa religion, l’arianisme, une forme de christianisme. En 376, les huns menacent l’Empire romain, et notamment la Dacie. Fritigern demande à l’empereur Valens l’autorisation de s’installer de l’autre côté du Danube, en territoire romain pour y être protégés. Les romains acceptent contre des guerriers wisigoths qui serviront à contenir l’attaque hunnique. Mais rapidement, la famine frappe les nouveaux arrivants, qui se retrouvent obligés d’acheter des denrées alimentaires aux romains. A court d’argent, les wisigoths échangent leurs enfants contre de la nourriture. Une révolte finie par éclater.

    Fritigern va jouer un double rôle, en rassurant les romains tout en menant la mutinerie. Les rebelles rejoignent la Thrace et se liguent avec d’autres goths, avant de mettre à feu et à sang la région. Les huns, et d’autres peuples barbares, en profitent alors pour envahir l’Empire. Les troupes romains attaquent les insurgés de Fritigern à Andrinople en 378 mais essuient une importante défaite. L’empereur Valens est blessé durant l’attaque et brûlé vif par les rebelles, alors qu’il avait trouvé refuge dans une cabane. Le nouvel empereur Théodose s’allie alors avec les goths de Nicée pour battre les troupes de Fritigern. L’affrontement durera deux ans, les rebelles enregistrant plusieurs victoires. La guerre s’achève en 382 avec un nouveau traité qui reconnaît aux wisigoths le titre de sujets libres de l’Empire. Les causes de la mort de Fritigern ne nous sont pas connues, mais il serait décédé avant la signature du traité. 

    Alaric, l’autre wisigoth

    Malgré le traité qui a également installé les wisigoths en Mésie, ces derniers alimentent toujours l’armée romaine en mercenaires. Alaric, qu’on a vu enfant dans l’épisode précédent, devient le chef des wisigoths fédérés en 394. Ensemble, ils participent aux campagnes militaires sous les ordres de Stilicon. En 395, l’empereur Théodose meurt et laisse l’empire à ses deux enfants, ce qui donne naissance à l’Empire Romain d’Occident et à l’Empire Romain d’Orient. Alaric espère devenir le roi des goths mais Rome refuse.

    Soutenu par les fœderati (les peuples qui ont signé un traité d’alliance ou de soumission à Rome), qui le reconnaissent comme leur roi, il se lance dans une guerre contre l’Empire. Ils saccagent une partie de la Grèce actuelle et réduisent ses habitants en esclavage. Il est arrêté par les troupes de Stilicon, qui est quasi régent de l’Empire d’Occident, et non d’Orient. Il négocie la paix et tiendra sa promesse de leur obtenir des terres, l’empereur d’Orient Arcadius leur cèdant l’Illyrie. Il est vrai que Stilicon sera assassiné en 408 par l’Empereur d’Occident, Honorius, qui pense qu’il tente de le trahir depuis la mort d’Arcadius. Mais en 400, suite à des persécutions contre les goths et leur exil à Constantinople, les wisigoths avait déjà repris les armes contre Rome en s’alliant avec les ostrogoths. Juste avant la mort de Stilicon, Alaric a demandé et obtenu de cesser la guerre contre l’Empire en échange d’une forte somme d’argent. Mais la mort du régent annule l’accord. Il décide d’attaquer Rome pour obtenir son butin. Il franchit les Alpes et assiège la capitale de l’Empire d’Occident en 408. Après plusieurs semaines de siège, les romains acceptent de payer un butin pour que les wisigoths abandonnent. Alaric se replie en Toscane et s’allie avec Athaulf, également roi des wisigoths. Il réclame territoire plus vaste à l’empereur, qui refuse. Alaric assiège de nouveau Rome en 409.

    Honorius s’enfuit pour Milan, puis pour Ravenne, qui devient la nouvelle capitale de l’Empire. Il est possible que la peste ait été présente dans les deux camps, mais elle n’a pas imputée la bataille. Suite à divers revers militaires et à une crise politique, la population de l’Empire se soulève et plusieurs émeutes éclatent. Alaric se décide alors à mettre Rome à sac lors d’un troisième siège en 410. Le pillage dure 3 jours mais les troupes goths épargnent les habitants qui ont trouvé refuge dans les basiliques. La fille d’Honorius, Galla Placidia, est prise en otage. Si Alaric n’a eu aucun mal à entrer dans Rome, car il semblerait qu’on lui est ouvert la porte, la tactique du cheval de Troie n’est qu’une théorie.

    Alaric et ses troupes se dirigent ensuit vers l’Italie du Sud, qu’ils ravagent. Ils embarquent sur des navires pour l’Afrique, sans doute avec l’intention de mettre à sac la région, cruciale à cause de ses réserves de grains. Cependant, une tempête éclate et la flotte fait naufrage sur les côtes de la Calabre. Alaric y meurt en 410, vraisemblablement d’une fièvre. La légende raconte qu’il est été enterré sous la rivière Busento, dont le cours a été interrompu pour creuser sa tombe. Cette dernière n’a jamais été retrouvée.

    A sa mort, Athaulf, l’allié d’Alaric, est élu roi. Il se met alors au service de l’Empereur d’Occident Honorius et marche sur la Gaule pour mater les rébellions. L’empereur leur offre l’Aquitaine, mais les wisigoths se sont implantés sur d’autres territoires le long du littorial méditerranéen, une partie de la Gaule de l’Ouest et de l’Espagne.

    Attila, roi des Huns

    Il n’existe que des fragments de texte en grec et en latin sur la vie d’Attila, mais aucun témoignage de la part des autres peuples. Il n’est donc pas possible de démêler le vrai du faux quant à sa légende noire.

    Né en 395 (et non en 406), Attila deviendrait roi des huns en 434. Il meurt manifestement en 453 lors de ses campagnes dans la Péninsule italienne.

    On sait que les huns sont des nomades, qui se sont installés sur les territoires goths, près du Danube. L’Empire connaît à leur arrivée plusieurs invasions ainsi que des révoltes au sein de ses frontières. Une période particulièrement trouble qu’on estime souvent être le point de départ de la chute de l’Empire Romain et de la fin de l’Antiquité. En 395, l’Empire romain se divise en deux : un à l’Occident avec comme capitale Rome (puis Ravenne) et un à l’Orient installé à Constantinople.

    Attila est élevé comme un prince : il maitrise plusieurs langues ainsi que l’art de la cavalerie. Les accords avec les romains sont cordiaux et ils mènent ensemble des guerres contre les Germains.

    En 434, le roi Ruga meurt et lègue le royaume à ses deux neveux. Attila et Bleda profitent des attaques perses pour étendre leur territoire du côté oriental. Une période sombre et complexe qu’on connaît peu. On sait que certains aristocrates huns vont trouver refuge à Constantinople sans en connaître la raison. En 444, Attila tue son frère et devient le seul roi des huns.

    En 447, un tremblement de terre fragilise l’enceinte de Constantinople. Les troupes d’Attila en profite pour lancer une attaque contre la capitale. Elles pillent les villes rencontrées sur leur chemin mais renoncent à attaquer Constantinople. Une paix est alors négociée entre les deux parties. En 449, l’empereur Théodose décide de faire assassiner Attila. Il envoie un représentant mais ce dernier révèle le complot au Roi. Les hostilités reprennent. Un traité de paix est signé dans la foulée (450) mais l’empereur Théodose meure cette même année en tombant de cheval. Le nouvel empereur, Marcien, est belliqueux et Attila se concentre alors sur l’Occident. Profitant des révoltes, Attila marche sur la Gaule en 451 avec les tribus alliés germaniques pour s’emparer de ses territoires et s’y installer. Mais cette campagne est un échec. Il se tourne alors vers le nord de l’Italie, qu’il conquiert sans trop de problème en 452. Valentinien III, empereur de l’Occident, envoie le pape Léon Ier pour négocier le retrait des troupes hunniques contre un butin tandis que l’empereur Marcien envoie son armée secourir l’Empire d’Occident. Attila, qui sait son armée touchée par une épidémie, accepte le butin et quitte la province. Il meurt en 453, durant sa nuit de noce, de saignements de nez, sans qu’on puisse véritablement s’accorder qu’il s’agissait d’un empoisonnement. Polygame, il a bien reçu une demande en mariage d’Honoria, la sœur de Valentinien III, qu’il accepte avant d’être éconduit. Il est enterré dans une triple cercueil (or, fer, argent) qui n’a toujours pas été découvert.

    Genséric, le Vandale

    Il est né en 399 dans une tribu germanique appelée les Vandales, qui est tantôt persécuté par les huns et tantôt par les goths. Les historiens ont dressé de lui l’un des portraits les plus noirs de cette époque. Mais pour revenir sur la scène d’ouverture du personnage, il n’y a pas encore de séparation entre les catholiques et les orthodoxes, et on ne parle que des chrétiens (de rite nicéen ou de rite arien).

    En 401, les Vandales et les Alains, ligués, sont défaits par les troupes de Stilicon (encore lui). Il les installe alors en Italie du Nord et les incorpore à son armée. En 406, quatre groupes barbares, dont les vandales et les Alains, franchissent le Rhin gelé et attaquent la Gaule avant de se réfugier en 409 dans les Pyrénées puis en Espagne. Genséric a semble-t’il été estropié durant ces razzias et boitera toute sa vie.

    Les Vandales, accompagnés des Suèves et des Alains, s’installent dans la Péninsule Ibérique et y fondent des royaumes avec l’accord de l’Empire. La paix s’installe mais en 422, les romains attaquent les Vandales installés en Andalousie actuelle mais sont défaits. Les hostilités reprennent en 426 : les Alains sont écrasés et leur roi tué. Genséric devient le roi des Vandales et Alains en 427 quand son demi-frère Gonséric disparaît. Les historiens s’accordent à penser que Genséric l’a fait lui-même et que les germains ne l’ont pas empalé. Genséric bat le roi des Suèves et se lance à la conquête de Carthage et de l’Afrique du Nord. Il est soutenu par les Berbères, qui l’aident à conquérir le territoire. L’armée de Rome, complètement désorganisée, n’arrive pas à contenir leur avancée. Les troupes atteignent Carthage en 439 et Genséric prend le contrôle de la ville. Une forte politique de persécution contre les romains et les chrétiens débutent, mais les nomades païens restent entièrement libres. Les historiens ont laissé des critiques assez acerbes ses actions, insinuant que le territoire va passer d’une terre fertile à un véritable désert. Aucun signe de soutien n’est donné à Attila, d’ailleurs Genséric ne cesse de s’allier avec Rome, qui signe un accord de paix avec lui et lui accorde les terres conquises en Afrique.

    Pour faire court et simple, en 455, l’empereur Valentinien III est assassiné par le sénateur Pétrone Maxime, dont il aurait violé la femme. Ce dernier se déclare Empereur et force Eudoxie, la veuve de Valentinien, à l’épouser. Cette dernière appelle Genséric à l’aide. Il débarque alors à Rome et pille la ville en épargnant ses habitants grâce à l’intervention du Pape. Pétrone Maxime s’enfuit, mais il est rattrapé par le peuple, qui le défait et le lapide. Genséric rentre à Carthage avec une partie de la famille de l’Eudoxie « en otage ». Il marie l’ancienne impératrice à son fils Hunéric et profite de sa position de force pour narguer l’Empire d’Orient. Il lance plusieurs offensives dans le Bassin méditerranéen et en 468, il massacre la population de Zante, dans l’Empire romain d’Orient. L’empereur Marcien ne riposte pas et Genséric continue son avancée.

    En 476, Olybrius, le nouvel empereur d’Occident, reconnaît Genséric roi des terres qu’il a conquises. Il meurt en le 25 janvier 477 à Carthage, quelques mois après la chute de l’Empire Romain d’Occident.

    Ce dernier épisode est clairement le plus confus, alors que l’époque est la mieux documentée. La complexité historique de la fin de l’Empire n’est traitée que par la multiplication des attaques barbares, et on peine même à voir pourquoi les noms d’Attila ou d’Alaric nous font encore frémir aujourd’hui.

    Etonnement, la série ne traite pas de Vercingétorix. 

    Ce qui n’est pas à jeter

    Pas grand chose… Le format est intéressant, ludique avec les cartes dynamiques, mais la relecture dérange vraiment trop et constitue une menace pour les téléspectateurs qui n’ont pas assez de recul pour se détacher d’un point de vue déformé par des idéologies américaines.

    Le thème est intéressant, mais faute de témoignages écrits, la série se base sur des légendes qu’elle arrangent pour offrir une série concentrée sur l’omniprésence des batailles et du sang.

    En fait, on regrette vraiment cette vision de Rome, surtout venant des Etats-Unis, un pays bâti sur le colonialisme et qui a l’habitude d’intervenir pour aider les populations le souhaitant, non sans arrière pensée. Un peu comme si l’hôpital qui se moquait de la charité.

    On zappe !



    Sources

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Hannibal_Barca

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Viriate

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Troisième_Guerre_servile

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Arminius

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_dans_la_Rome_antique

    http://www.cosmovisions.com/ChronoBarbares.htm

    Barbares : Immigrés, réfugiés et déportés dans l’Empire romain,de Alessandro Barbero,12 novembre 2009

proche de ce lieu Proche de ce lieu