​On a testé le Musée Départemental Courbet d’Ornans (25)
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Situé dans le village natale de Courbet, le musée a été créé au début du XXe siècle avec une ambition : mettre en valeur l’œuvre d’un des artistes majeurs du XIXe siècle. Aujourd’hui, chose qui pourrait en étonner plus d’un, bien que l’établissement soit, il faut le reconnaître, un peu perdu, il peut s’enorgueillir de tenir sa promesse. Repris par le département en 1976, ce dernier a eu l’intelligence de miser sur la renommée de Courbet et le potentiel de son territoire pour offrir un musée à la hauteur de l’œuvre de l’enfant du pays. Rénové en 2011, il ne manque rien à ce lieu qui rivalise avec les plus grands musées nationaux.

    Ce qu’il faut savoir

    Le site internet du musée est à la hauteur de son établissement : très bien fait. Vous pouvez y retrouver l’histoire du musée ainsi qu’une sélection de sites à voir autour du lieu à cette adresse.

    Il propose également une chronologie complète sur Courbet.

    Pour revenir tout de même sur l’artiste, né à Ornans et chef de file du courant réalisme, on peut rappeler qu’il est né dans une famille aisée de propriétaires terriens. Il rentre à dix ans au Petit Séminaire où il reçoit des cours de dessins. Il rejoint ensuite le Collège Royal de Besançon où Charles-Antoine Flajoulo, ancien élève de Jacques-Louis David, est professeur. Sa scolarité étant jugée médiocre, Courbet quitte Besançon pour gagner Paris. Il s’inscrit dans une école de droit et parallèlement suit des cours de peinture avec Charles de Steuben. Il en profite également pour fréquenter le Louvre et y copier les tableaux des maîtres. Fasciné par le clair-obscur de la peinture hollandaise, la sensualité de la peinture vénitienne, le réalisme de la peinture espagnole et le travail de Géricault, il en fait une synthèse pour créer son propre style, qu’on remarque dès son premier tableau, l’Autoportrait au chien noir en 1842.

    Un an plus tôt, Courbet a découvert l’École de Barbizon. Il a rejoint le groupe et a profité de leur travail artistique autour la nature pour élargir sa palette.

    En 1949, il rentre chez son père à Ornans, qui lui a aménagé un atelier de fortune dans la maison familiale. Il y peindra certaines de ses œuvres les plus connues comme l’Enterrement à Ornans en 1850. Son style devient alors plus réaliste et moins sensuel, avec des représentations simples, sombres et sans fioriture. Le réalisme est né.

    Courbet n’est pas un artiste modeste et discret. Il veut marquer profondément l’art et le bousculer. Ses œuvres font régulièrement scandale aux Salons mais dès 1853, Courbet va s’atteler à révolutionner le style académique par excellence : le nu. Ses Baigneuses font polémique mais l’histoire retient surtout celle liée à l’Origine du Monde (1866).

    On a trouvé une petite vidéo (en deux partie) qui revient en détail sur l’œuvre.

    L’analyse en version censurée

    L’histoire du tableau

    Courbet sera également refusé au Salon de 1863 à cause d’une autre œuvre parodique jugée à nouveau scandaleuse : le Retour de conférence, aujourd’hui disparu.

    En 1870, le peintre refuse la légion d’honneur que souhaite lui décerner Napoléon III. Profondément socialiste, il accueille très favorablement la République quelques mois plus tard, après la démission de l’Empereur. Il est alors nommé président de la commission des musées et délégué aux Beaux-Arts.

    En 1871, il propose au gouvernement de la Commune le déplacement de la Colonne Vendôme, narrant les victoires napoléoniennes, dans l’Hôtel des Invalides. Vestige des propagandes du Premier Empire, la République décide plutôt de la détruire et Courbet demande à le faire en personne. La colonne tombe le 16 mai 1871 à 17h30 devant une foule en liesse.

    Mais en 1873, un nouveau président est élu : le maréchal Mac-Mahon. Vainqueur de plusieurs batailles face aux prussiens, il a tenu tête aux révoltes de la Commune de Paris et doit en partie son élection aux voix des monarchistes. Militaire convaincu, il décide de reconstruire la colonne Vendôme, qui sera aux frais de celui qui l’a détruite : Gustave Courbet. Ruiné par la chute de la Commune, celui-ci n’a pas la capacité financière de payer la somme réclamée. Reclus chez lui, dans le Jura, il choisit de s’exiler en Suisse. Il y mourra en 1877 avant d’avoir commencer à payer le remboursement de la colonne.

    Voilà pour les grandes lignes biographiques.

    Les formats des œuvres de Courbet varient, mais certaines sont réalisées dans des dimensions titanesques, qui rendent difficiles tous déplacements. Même si Ornans abrite beaucoup de tableaux de l’artiste, les plus célèbres se trouvent au Musée d’Orsay.

    Tenu longtemps par une association, le musée passe aux mains du département du Doubs en 1976. En 2007, de grands travaux de rénovation et d’agrandissement sont lancés. Il rouvre en 2011 et offre désormais un espace bien distinct pour les expositions temporaires et une accessibilité parfaite pour les personnes à mobilité réduite.

    Le site gère également la Ferme de Flagey, appartenant au père de Courbet, visitable, et les sentiers dits de Courbet, des tracés de randonnées autour du village qui proposent de découvrir les paysages qui ont inspiré l’artiste.

    Préparer sa visite

    Le musée se situe à Ornans, près de Besançon, dans un des plus beaux villages de France.

    Il n’y a pas de gare, et si vous choisissez de venir en train, il faudra descendre à Besançon ou à Pontarlier. Ensuite, vous pouvez choisir de louer une voiture, de prendre un taxi (attention car la distance est assez importante) ou de prendre le bus Mobidoubs, ligne A direction Pontarlier ou Besançon en fonction de la gare où vous vous trouvez. Toutes les informations sont ici.

    L’idéal est de venir en voiture ou en covoiturage. Pour le parking, les infos fournies par le musée se trouvent juste .

    Le village est très touristique et propose des restaurants et des chambres d’hôtels pour passer plusieurs jours dans la région. On vous conseille néanmoins de dormir à la ferme de Flagey si vous venez en haute saison, pour permettre à ce lieu de rester ouvert. C’est par ici pour la grille tarifaire.

    Les parcours des différents sentiers de Courbet sont présentés sur le site du musée. Le nombre de kilomètres et la difficulté sont indiqués sur chaque onglet, juste en dessous du titre. Il suffit de cliquer pour ouvrir le pdf.

    Musée départemental d’Ornans, Doubs, Courbet, visite testLe musée depuis le pont sur la Loue

    Les services

    Le musée est 100% accessible aux personnes à mobilité réduite grâce aux ascenseurs et aux rampes. Des chaises pliables sont également à disposition au début de la visite. Attention, elles sont assez lourdes. Le musée prête également des fauteuils roulants, des poussettes et des loupes grossissantes et éclairantes, sur justificatifs.

    La ferme de Flagey est également accessible aux personnes à mobilité réduite, mais pas les sentiers.

    Il est possible de faire une visite guidée et une visite sensitive pour adulte. Des audioguides sont disponibles au tarif de 2€. Le musée est par ailleurs gratuit le premier dimanche de chaque mois.

    Il existe également une boutique et une cafétéria dans l’enceinte du musée.

    Musée départemental d’Ornans, Doubs, Courbet, visite testLa cafétéria du musée

    Enfin, le personnel est extrêmement présent: il y a un surveillant par salle pour répondre à vos questions ou à vos besoins, notamment pour enclencher les ascenseurs.

    Le musée et la scénographie

    Le musée est coupé en deux : une partie pour les collections permanentes et une pour les expositions temporaires. Il est possible d’acheter un billet uniquement pour la première partie.

    La visite débute à l’étage. 

    Musée départemental d’Ornans, Doubs, Courbet, visite testCouloir conduisant aux collections permanentes

    Le parcours est en français et est construit autour d’une succession de salles. Les pièces sont petites et ont tendance à être vite encombrées mais offrent un coté intimiste qui correspond aux œuvres présentées.

    Musée départemental d’Ornans, Doubs, Courbet, visite testLa salle du pêcheur

    Les panneaux sont clairs et retracent bien la vie de l’artiste, son rôle dans l’arrivée de la modernité et son héritage. Nous avons eu du mal à saisir l’histoire du tableau perdu, mais à notre décharge, un enfant pleurait et courait dans la pièce.

    La collection se compose de beaucoup de copies, principalement de paysages (2/3), mais il y a aussi des œuvres de ruptures avec des sujets clefs. Pour des questions de conservation, l’établissement alterne les pièces très lumineuses et les pièces tamisées, notamment celles qui abritent des dessins. 

    Musée départemental d’Ornans, Doubs, Courbet, visite testUne des salles du musée

    Pour découvrir les esquisses, conservées à l’abri de la lumière, il faut soulever les caches en carton gris. Une manipulation qui renforce ce sentiment d’intimité.

    Musée départemental d’Ornans, Doubs, Courbet, visite testLes esquisses mises à nu

    Le parcours est ponctué de films qui emmènent le spectateur sur les sentiers de Courbet. Une très bonne idée pour inciter les visiteurs à sortir du musée pour redécouvrir celle qui a inspiré l’artiste : la nature, mais qui permet aussi aux personnes ne pouvant par pratiquer la randonnée de vivre la ballade. Certains écrans permettent de zoomer sur certains détails, notamment sur ceux du tableau de Courbet à Ste-Pélagie.

    Musée départemental d’Ornans, Doubs, Courbet, visite test

    Une partie du parcours se situe après une salle de projection. Le film est en français mais il est possible d’écouter le texte dans une autre langue à l’entrée de la salle. Un canapé avec des casques est installé, il suffit de sélectionner sa langue, même si malheureusement, les visiteurs ne voient pas les images. 

    Musée départemental d’Ornans, Doubs, Courbet, visite test

    L’autre problème avec cette salle, c’est qu’elle est un lieu de passage. Il faut la traverser pour accéder à la seconde partie de l’exposition. Les visiteurs qui ne souhaitent pas regarder le film n’ont donc pas le choix que de passer par la salle et de déranger ceux qui sont assis. C’est le seul point négatif du musée, donc c’est forcément celui qu’on retient…

    Il n’empêche que l’établissement est très réussi et qu’il offre une expérience de visite juste et marquante pour les visiteurs : l’intimité avec l’artiste.

    Mon avis

    Contre toute attente, ce musée perdu au fin fond de la Franche-Comté est une très bonne surprise. Le cadre fait rêver, les collections sont de qualité, le parcours est simple et bien aménagé et le lieu peut se venter d’avoir une accessibilité parfaite. En dehors de ce soucis de salle de projection, tout est parfait. Un établissement à découvrir en famille, mais peut-être sans enfant en bas âge.



    Source

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Courbet

    http://www2.doubs.fr/courbet/index.php?option=com_content&view=frontpage&Itemid=1

  • Horaires

    Du mercredi au lundi :

    • Juillet à Septembre: 10h à 18h.

    • Avril à juin : 10h à 12h et 14h à 18h.

    • Octobre à mars : 9h à 12h et 14h à 17h.

    Fermé le mardi

    Fermé le 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre

  • Tarif plein en période estivale : 8 €

    Tarif plein hors période estivale : 6 €

    Tarif réduit : 4 €

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