On a testé le Musée de l’Homme et de l’Industrie (71)
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Le musée de l’Homme et de l’Industrie du Creusot ne vous est peut-être pas familier, et pourtant, c’est une référence dans le monde de la muséologie. Il s’agit du premier écomusée français, construit sur un principe nouveau à l’époque inventé par Georges-Henri Rivière, celui d’ouvrir le musée à la culture populaire. Constitué spontanément par les ouvriers dès la fermeture de l’usine Schneider, le lieu est encore aujourd’hui le témoin d’une ville qui a connu de grandes mutations. Découverte d’une culture ouvrière.


    Ce qu’il faut savoir

    La ville du Creusot est située au cœur de la Bourgogne, à un carrefour de communication, dans un bassin anciennement très industriel.

    Son histoire débute en 1768, alors qu’apparaissent les premières machines à vapeur. Le charbon, qu’on appelle aussi houille, est alors la seule ressource capable de produire suffisamment de chaleur pour faire fonctionner les moteurs. La région offre un sol propice à cette exploitation, et une fonderie royale y est implantée dès 1782. Cette première usine travaille alors la manufacture de canon. En 1786, une cristallerie royale est inaugurée au Creusot. Elle produira des objets pour la Reine, Marie-Antoinette. A la Révolution Française, les deux usines changent de propriétaires mais continuent leur activité. En 1818, la cristallerie est vendue à la Compagnie Baccarat et Saint-Louis, qui délocalise l’exploitation en Lorraine.

    En 1836, Eugène et Adolphe Schneider rachètent les forges, qu’ils transforment en aciérie. Très vite, ils étendent leur activité et enchaînent les ouvertures d’usines. La ville s’industrialise et se développe énormément sous leur impulsion. Les Schneider y règneront pendant près d’un siècle. Famille de visionnaire, elle se tourne vers les industries nouvelles, tels que le chemin de fer et le marteau-pilon à vapeur qui permettent au Creusot de devenir une ville de pointe reconnue à l’échelle nationale et internationale. Elle accueille des invités prestigieux qui viennent découvrir l’Empire Schneider. La famille, qui s’est installée dans le Château de la Verrerie, lorgne sur des fonctions politiques, et Eugène sera élu à plusieurs reprises député.

    Ville industrielle qui comptera jusqu’à 10 000 ouvriers, Le Creusot connaît également de forts mouvements sociaux qui nécessitent parfois l’intervention de l’armée. La famille Schneider tentera de calmer ces tensions en adoptant un rôle paternaliste. En vogue à l’époque, les patrons construisent autour des industries un village autonome où l’ouvrier trouve toutes les commodités nécessaires à son bien-être et à celui de sa famille (école, hôpital…). Malgré les désaccords syndicaux, les ouvriers seront toujours reconnaissant, allant jusqu’à se cotiser pour ériger des statues à leur gloire de leur patron.

    Durant la Seconde Guerre Mondiale, la ville tombe aux mains de l’armée allemande. Pour éviter à l’ennemi de tirer profit du potentiel de production de ses usines, l’armée anglaise bombarde la ville, détruisant une partie du château de la Verrerie.

    A la mort de Charles Schneider en 1960, l’entreprise alors axée sur la sidérurgie connaît une période difficile qui va conduire à la fermeture des usines en 1984, vendues à des concurrents. Des milliers d’ouvriers se retrouvent sans emploi, beaucoup sont perdus et déstabilisés, car au-delà de la perte de leur travail, les ouvriers ont le sentiment d’avoir perdu leur univers.

    Spontanément, un mouvement de recueil de l’histoire des usines et de leurs ouvriers apparaît. Des ateliers d’écriture sont créés et l’idée de le transformer en un musée à la mémoire de ce passé industriel fait alors surface.

    Dans les années 60, l’intérêt pour la culture populaire est en plein regain. Deux spécialistes du monde muséal, Georges-Henri Rivière et Hugues de Varine, imaginent un nouveau type d’établissement pour sauvegarder des cultures en péril suite aux changements sociétaux. On parle alors d’écomusées. Le terme est adopté en 1971 par l’ICOM. La ville du Creusot achète le château de la Verrerie, ainsi que son parc, en 1969 pour y installer les témoignages de son passé. Le Musée de l’Homme et de l’Industrie est né, et pour construire cet établissement un peu particulier, il est décidé de se baser sur les travaux de Rivière. Le musée du Creusot devient le premier véritable écomusée français. C’est l’histoire de toute une ville que le musée présente encore aujourd’hui.


    Préparer sa visite

    Le musée est situé au cœur de la ville du Creusot, en Saône-et-Loire. La ville est au carrefour de plusieurs axes de communication, et il est assez facile de s’y rendre. Elle est notamment desservie par le train et possède une gare TGV. Pour rejoindre le château de la Verrerie, il vous faudra une dizaine de minutes à pied.

    En voiture, il est possible de se garer à proximité, notamment sur la place du marché. Il est également possible de dormir au Creusot.

    Pour les autres sites gérés par l’écomusée, la voiture est nécessaire.

    Le château/musée donne sur un grand parc, gratuit, vestige des jardins de Schneider.

    Il est aussi bordé par le Pavillon de l’Industrie qui n’appartient pas à l’écomusée mais qui est accessible avec le même billet jumelé. La visite se fait avec des tablettes numériques. Pour faire les deux établissements, il faut compter une journée.


    Le Musée

    Le musée est installé dans l’ancien château de la cristallerie. Sa collection est très diversifiée, à l’image de l’histoire du Creusot. On y trouve autant d’objets en cristal que de souvenir de l’ère Schneider avec ses photos, ses maquettes et ses souvenirs.

    Le rez-de-chaussée est consacré en partie aux expositions temporaires. On trouve également des maquettes de train et une grande maquette animée qui fonctionne avec une pièce de 2€. Elle nous a été donnée à l’entrée de l’établissement. La maquette restitue parfaitement l’ambiance infernale du travail en usine : un bruit insupportable et une répétition de gestes à un rythme cadencé.


    L’accès à l’étage se fait par un très bel escalier. 

    Il faut ensuite prendre sur votre gauche et longer tout le couloir pour débuter la visite avec la cristallerie. Un petit film montrant le travail au sein de l’usine de Baccarat introduit les objets présentés dans les autres salles. 

    La visite reste assez ludique, à chaque salle une borne proposant de tester ses connaissances est installée.

    Les collections glissent ensuite vers des objets liés aux industries, avec de nombreuses maquettes, et aux propriétaires des lieux, les Schneider. La salle des Deux-Amériques est entièrement consacrée à leur gloire, avec des portraits. Car ce qui ressort de cette visite, c’est l’emprunte qu’a laissé une seule famille sur toute une ville et tout un secteur.

    La salle des Deux-Amériques


    La visite du musée est associée à celle du Petit Théâtre. Dans la cour du château, deux constructions coniques attirent le regard. Il s’agit des anciens fours de la cristallerie. 

    Les Schneider, qui font transformer les lieux en demeure familiale, vont faire réhabiliter un des deux fours en théâtre à l’italienne pour accueillir et surtout impressionner leurs illustres invités. Le lieu, véritable capsule temporelle, n’est accessible qu’en visite guidée et en petit groupe. Durant notre visite, une personne en fauteuil roulant s’est présentée à l’accueil pour pouvoir voir le Petit Théâtre. Le musée a mis en place une rampe pour lui permettre d’accéder au lieu. 

    Par contre, elle n’a pas pu descendre visiter les machineries et les loges. Mais la réactivité dont a fait preuve l’établissement est assez exemplaire pour être saluée. Le sous-sol du théâtre regorge également de souterrains, qui conduisent aux quatre coins du château. Il est possible de les visiter pendant les Journées du Patrimoine.


    Les autres sites gérés ou animés par l’Ecomusée

    Plusieurs établissements remplissant des missions de sauvegarde du patrimoine industriel se sont regroupés autour du musée du Creusot pour former l’Ecomusée du Creusot. Certains étant référencés dans notre base de données, nous vous renvoyons directement vers leur page respective :

    La Briqueterie de Ciry-le-Noble

    La Villa Perrusson à Ecuisses

    Le Musée de l’Ecole à Montceau

    Le Canal du Centre Association

    Le Musée de la Mine de Blanzy

    L’Académie François Bourdon au Creusot


    Mon avis

    Le Musée de l’Homme et de l’Industrie a instauré un vrai tournant dans le monde patrimonial. Après des années de tâtonnement pour créer l’écomusée, le rêve de Rivière et de Varine voit enfin le jour avec cet établissement. Bien que le lieu est un peu vieilli, il a gardé tout son charme mais aussi tout son intérêt. En retraçant la vie d’une ville à travers celle de sa population, le Musée du Creusot offre au visiteur un voyage dans un milieu déconsidéré, qui a pourtant jouer un rôle central dans l’histoire de la Révolution Industrielle : les ouvriers. Une découverte à faire en famille, mais peut être sans les enfants en bas-âge.




    Source

    http://www.ecomusee-creusot-montceau.fr

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Creusot

    http://www.le-creusot.fr/le-chateau-de-la-verrerie-et-son-parc

  • Horaires

    En février, mars, avril, mai, juin, octobre, novembre

    Du mercredi au lundi de 14h à 17h30. 
    Fermé le mardi

    De juillet à septembre
    Tous les jours de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h30

    Vacances scolaires printemps-automne (toutes zones)
    tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 17h30.
    Fermé le mardi

    Fermé les 1er mai, 1er novembre, 11 novembre et tout le mois de décembre

  • Musée + Pavillon de l'Industrie + Petit Théâtre

    Tarif plein : 9.80 €
    Tarif réduit 6.30 € * Jeunes de 10 à 18 ans, étudiants 

    Uniquement le musée : 5.30 €

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