Situé dans l’une des anciennes demeures de la famille Diderot, la Maison Lumières Denis Diderot est le seul musée français dédié à l’Encyclopédie. Sur trois niveaux, le lieu éclaire le visiteur sur une époque riche et complexe tout en valorisant l’enfant du pays.

Ce qu’il faut savoir

Indissociable de son acolyte, Jean le Rond d’Alembert, avec qui il a rédigé l’Encyclopédie, Denis Diderot est un lettré complet, qui a également excellé dans le roman, l’essai, la critique d’art et littéraire et la traduction.

Il nait à Langres en 1713 dans une famille bourgeoise locale. Son père est maître coutelier, spécialisé dans les instruments chirurgicaux, et sa mère est fille de tanneurs. Ces derniers envisagent un temps la prêtrise pour leur fils, peu intéressé par l’entreprise paternelle. Ils décident finalement d’envoyer Denis étudier à Paris en 1728. Ce dernier ne reviendra par la suite que rarement à Langres.

En 1742, il rencontre Jean-Jacques Rousseau avec qui il noue une forte amitié. En 1745, il épouse Madeleine de Puisieux, avec qui il aura 4 enfants, dont seule la cadette atteindra l’âge adulte. En 1749, ses propos dans la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient lui valent trois mois d’incarcérations au château de Vincennes. Bien que les idéologies des Lumières soient proscrites et ses acteurs réprimés, leurs écrits trouvent rapidement des alliés, dont l’Impératrice Catherine II de Russie. Denis Diderot séjourne ainsi à sa cour à Saint-Pétersbourg entre 1773 et 1774. Lors de cet unique périple hors de France, il fait étape à La Haye où il séjourne assez longuement, lui permettant de rédiger son Voyage en Hollande. Il décède en 1784. Sa bibliothèque et ses archives sont envoyées à Saint-Pétersbourg deux ans plus tard. L’Histoire sera doublement cruelle avec Diderot : une grande partie des archives disparaissent fautes d’attention et durant la Révolution, sa tombe est profanée et sa dépouille disparaît.

Réhabilité durant le XXe siècle, Diderot reste une figure des Lumières. Le mouvement qui s’étend sur presque tout le XVIIIe siècle (1715-1789) et qui touche toute l’Europe va réveiller la nation européenne, la faire sortir de ses croyances passées, et entraîner des mutations politiques et sociales.

L’influence des Lumières se fait ressentir dans tous les champs culturels : musique, arts, littératures. Encouragsé par Louis XV, qui se veut le roi de la modernité, les acteurs du renouvellement des connaissances restent victimes d’arrestation et d’emprisonnement pour oser véhiculer des idées dangereuses.

L’une des œuvres majeures des Lumières est l’Encyclopédie. Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, il est publié entre 1751 et 1772. Initialement une traduction de l’œuvre anglais Cyclopaedia (1728), Diderot et d’Alembert décide d’abandonner la simple traduction pour se lancer dans la rédaction une encyclopédie plus ambitieuse, qui collecte l’ensemble des connaissances de l’époque. L’écriture de l’ouvrage se fait par collaboration, en réunissant des gens de lettres, spécialisés dans certains domaines.

L’Encyclopédie reçoit un très bon accueil du public, notamment dans les milieux courtisans proche du roi. Les protecteurs et les opposants de l’ouvrage n’hésitent pas à s’opposer parfois vivement. Le Pape Clément XIII le mettra d’ailleurs à l’index en 1759 en menaçant d’excommunication les défenseurs du livre. Mais la ténacité de Diderot fera des 28 volumes de l’Encyclopédie un véritable succès qui sortira « les Hommes des ténèbres de leur temps ».

Le musée

Rénové en 2013, le musée est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite. Il regroupe 250 œuvres ayant appartenu à Denis Diderot. Les collections sont extrêmement variées, allant des couteaux chirurgicaux aux planches de l’Encyclopédie.

Le musée a fait le choix de ne pas se concentrer uniquement sur Denis Diderot mais sur l’ensemble de la période. Il la balaye de façon extrêmement efficace en lui donnant notamment une dimension européenne souvent négligée par la richesse des Lumières dans l’Hexagone.

Le vrai atout du musée, c’est également sa bâtisse. Les pièces sont spacieuses, la structure visible à certains étages est un petit bijou d’architecture et l’extérieur est en harmonie avec le petit jardin à l’entrée du musée.

La scénographie est simple, mais le parcours est ponctué de tables tactiles, qui permettent d’en savoir plus sur la période qui est extrêmement riche. Le musée est agréable, et il donne envie de creuser cette période mal connue.

Mon avis

Le Musée a réussi à rendre hommage à l’enfant du pays à travers son rôle et son œuvre. Il ne s’attarde pas sur les détails mineurs de sa biographie mais choisi de balayer toutes la période en faisant quelques raccourcis bienvenues dans une période riche qui peut vite devenir indigeste pour le visiteur si des sélections ne sont pas faites. A faire avec les adolescents, moins avec les enfants.

http://www.langres.fr/la-maison-des-lumieres-denis-diderot-174

http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/siècle_...

Plein tarif : 7 €

Tarif réduit : 4 €

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