- Description
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Situé dans la Marne, la ville de Reims doit sa renommée internationale à ses vignes de champagne, mais aussi à sa cathédrale Notre-Dame, qui a vu le sacre de 31 rois de France. Pourtant, la cité champenoise abrite un second édifice religieux tout aussi prestigieux : la basilique Saint-Remi. Deux lieux emblématiques de l’histoire de Reims, auxquels sont associés deux musées très différents.
L’occasion de se demander à DéMUSEElé quel quartier mérite une visite.
Le quartier Notre-Dame : au cœur de la ville
La cathédrale Notre-Dame est située en plein cœur du centre-ville de Reims. Sa construction débute au Ve siècle. En 496 ou 499, Clovis, roi des Francs, choisit cette église pour se faire baptiser par l’évêque Remi. En 816, Louis le Pieux décide de se faire couronner roi dans ce même édifice. 30 autres souverains suivront, faisant de Reims le lieu du sacre des monarques français.
En 1210 puis en 1481, deux incendies dévastent l’église. Charles VIII et Louis XII soutiennent la reconstruction d’un nouvel édifice, en accordant un octroi royal.
L’édifice s’inscrit dans le style gothique, avec sa façade très travaillée (on compte 2 303 statues dont elle de l’Ange au sourire), son intérieur sobre et ses dimensions imposantes.
Portail intérieur de Notre-Dame
La cathédrale a été relativement épargnée pendant la Révolution française, contrairement à la Première Guerre Mondiale. 288 obus furent largués sur l’édifice, qui est surnommé la Cathédrale-Martyr. A l’issue du conflit, les reconstructions et la restauration furent possibles grâce à des photos des années 1880.
Inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1991, la cathédrale Notre-Dame possède plusieurs aspects originaux : les thématiques des portails, centrés sur la Vierge, le Jugement dernier et les saints et Martyrs, une galerie des rois, avec au centre le baptême de Clovis et des vitraux dont l’élaboration s’est étalée du XVe au XXe siècle, avec ceux de Chagall. Elle abrite également la Sainte Ampoule, qui a servit au baptême de Clovis.
Le couronnement de la Vierge
Les vitraux réalisés par Chagall
Avec ses 1,5 millions de visiteurs par an, l’édifice est devenu le symbole de la ville. A Noël, il est le théâtre du spectacle de Lumières, et en été il est possible de monter au sommet d’une de ses tours, offrant une vue imprenable sur toute la ville.
Spectacle lumineux sur la façade de la cathédrale
Accolé à la Cathédrale, le palais de Tau, en forme de T (dit Tau en grec), est déjà attesté en 1131. Modifié à plusieurs reprises au cours de l’Histoire, le bâtiment devient rapidement comme le lieu de résidence des archevêques de Reims et le lieu d’accueil des Rois lors de la cérémonie du sacre.
Egalement endommagé durant la Première Guerre, l’édifice devient, après sa restauration, un musée en 1972. En 1991, le bâtiment est classé à l’Unesco, au même titre que la cathédrale Notre-Dame.
Aujourd’hui, le palais est devenu le lieu de la mémoire des sacres et le lieu de conservation des éléments décoratifs de la cathédrale, sauvés au fils des siècles.
La cheminée de la salle des festins
La salle des festins, © DAVID BORDES - CMN
La couronne du sacre de Louis XV
Le quartier Saint-Remi : l’autre centre historique
Façade de la basilique Saint-Remi
Située à 3km de Notre-Dame, la basilique Saint-Remi renferme de nombreuses surprises. Même si les deux édifices sont de taille similaire, la basilique est l’un des seuls édifices romans en région champenoise.
Attestée au VIe siècle, la petite chapelle dédiée à saint Christophe voit son destin chamboulé en 533. Remi, l’évêque qui baptisa Clovis, décide de se faire enterrer dans ce sanctuaire. Rapidement, sa sépulture devient un lieu de pèlerinage, et dès 760, la décision est prise de bâtir une basilique, puis une abbaye.
A partir du XIe siècle, la Sainte Ampoule et les reliques de saint Remi sont installées dans la basilique. En 1847, le tombeau de saint Remi est placé au cœur de l’église.
Egalement relativement bien épargné pendant la Révolution et est classé monument historique en 1840.
Aujourd’hui, la basilique reste un des hauts lieux de la chrétienté. Avec son intérieur roman et gothique, sa luminosité et ses décors travaillés, l’église surprend le visiteur.
La basilique illuminée
Le tombeau de saint Remi
Et bien qu’il faille payer pour illuminer les lieux, ce petit geste est à la hauteur de nos attentes.
Clovis baptisé par saint Remi à l’extérieur de la basilique
L’abbaye, naturellement flanquée à la basilique, devient un hôpital sous Napoléon, puis un musée en 1978. Il abrite des collections très vastes, racontant l’histoire de la ville et de la région. Nichées dans un édifice qui ne semblerait pas à première vue adapté à la muséologie, les œuvres présentées bénéficient pourtant d’une excellente mise en lumière, rendant la visite attractive et stimulante.
Le cloître de l’abbaye
Escalier central menant aux collections
Salle dédiée à l’époque médiévale
Alors faut-il opter pour le quartier Notre-Dame, le plus connus, et le haut-lieu de l’Histoire de France, où faut-il préférer la surprise d’un lieu un peu plus intimiste ?
Nous, nous avons été emballés par le quartier Saint-Remi. La basilique nous a impressionnés, et le musée a été une agréable surprise. Mais même si le contraste entre l’extérieur et l’intérieur est fort, les sculptures et les vitraux de Notre-Dame et l’incroyable collection du Palais de Tau nous ont séduits.
On opte donc pour le quartier historique, mais on ne peut que vous conseillerez de garder un petit peu de temps pour pousser jusqu’à Saint-Remi et vous faire votre propre opinion.
Adam et Eve chassés du Paradis, Palais de Tau
http://www.reims.fr/439/la-cathedrale-de-reims.htm