On a vu la série "Il Miracolo" et on vous raconte pourquoi on a aimé
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  • Description
  • Diffusée sur Arte à partir du 10 janvier 2019, la série italienne s’impose comme l’évènement télévisuel de ce début d’année. Récit d’une série fantastique terriblement réaliste.

    Synopsis

    Dans un futur proche, dans le repère d’un mafioso calabrais, la police découvre une statue de la Vierge Marie, en plastique, qui pleure des larmes de sang. La Madone n’est pas truquée et sa souffrance serait réelle. Un petit groupe, dont Votta, un général des Carabinieri, Fabrizio Pietromarchi, le président du conseil italien, Père Marcello, un prêtre à la dérive et Sandra Roversi, une biologiste, enquêtent dans le plus grand secret sur cette découverte embarrassante. Au fil des épisodes, le mystère reste entier et pèse sur l’état psychologique de nos protagonistes.

    Pourquoi on a aimé ?

    Le mystère : toute la série repose sur ce point fantastique qui peut déstabiliser les téléspectateurs les plus cartésiens. Pourtant, en plus d’être le point de départ de la série, c’est également cette énigme qui rythme les épisodes et relance constamment l’intrigue. Nous sommes rapidement pris au jeu de l’investigation.

    Les personnages : scientifiques, militaires, politiques, dans cette série seul le prêtre était disposé à croire au miracle. Mais de fil en aiguille, les cartes sont rebattues, et la statue a un impact imprévu sur les protagonistes. Entre crise de foi, instants de raison ou moments de folie, la série explore toutes les facettes de la religion. Peut-on croire à ce qui nous dépasse dans notre société actuelle ?

    La conduite de l’intrigue : la série est composée de deux récits qui se rejoignent en partie au premier et au dernier épisode. Le premier se déroule en Calabre et joue sur les codes mystiques : on ne sait pas quand, on ne sait pas combien de temps, on ne sait pas pourquoi. Le second récit est lui rythmé, presque biblique : premier jour, deuxième jour, … huitième jour. Les évènements s’enchaînent, parfois un peu trop rapidement, mais cette limite avec la réalité fascine plus qu’elle ne perd le spectateur. La série joue sur tous nos repères, nous amène sur des pistes, et balayent nos théories par un retournement parfaitement plausible. Les voies du seigneur sont impénétrables…

    Les références à la culture italienne : christianisme, sang miraculeux, crise politique et spirituelle, corruption, la série futuriste dégouline des problèmes actuels de l’Italie. Des sujets tabous, que nul n’ignore, mais qui avancent l’idée que seul un miracle peut aider le pays. Des contrastes entre Nord et Sud, des musiques de fond diamétralement opposées, des clins d’œil cinématographiques. Une déclaration d’amour/haine à la Botte.

    Le final (qui n’en est pas un) : alors que nous espérions tout savoir ce huitième jour, peu de voiles ont été levés. Au contraire, de nouvelles interrogations sont nées. Faut-il chercher à tout savoir ou pouvons-nous espérer une seconde saison ? Le mystère reste là aussi entier, mais ce dernier épisode offre un retournement de situation de dernière minute, fin, intelligent, et terriblement surprenant. Et si perdre la foi était la clef du bonheur ?

    Une série profonde, réaliste et mystique à la fois qui mérite tout l’intérêt qu’elle suscite.

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