On a testé Bling Bling au MuséoParc d’Alésia (21)
illustration article
  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Synopsis

    Le top du chic à l’époque gauloise : la parure en verre

    Ce qu’il faut savoir

    Au Ve siècle avant J.C., les Celtes, peuple regroupant différentes tribus dont celle des Gaulois, occupent une grande partie de l’Europe. Bien qu’éclatées en chefferies, ces populations partagent néanmoins de nombreux points communs : une langue proche, des modes de vie et une culture similaires.

    Très bien implantés sur leur territoire, les Celtes ont hiérarchisé leur société: des élites dirigent la tribu, des prêtres jouent le rôle du clergé, des artisans et des exploitants agricoles occupent la classe moyenne mais la grande majorité des celtes sont issus de la classe populaire.

    Propriétaires terriens, notamment de terres viticoles, les Gaulois ont les ressources nécessaires pour commercer avec les autres peuples, et notamment les Romains.

    Dans cette société bien structurée, faire valoir sa puissance et sa richesse est monnaie courante. Les élites aiment se parer de bijoux et d’objets précieux qui montrent leur capacité à acquérir. Plus un objet vient de loin, plus il est rare et plus son propriétaire est puissant. Et comme déjà à cette époque on rêve d’acquérir ce qui est rare et cher, les classes moyennes cherchent à imiter les élites, et la classe populaire la classe moyenne.

    A partir du Ve siècle, un produit rare et précieux s’impose dans le monde celtique : le verre. Mis au point en Mésopotamie vers 1 500 avant J.C., ce matériau est composé de silice (sable), de soude et la chaux. Des minéraux peuvent être ajoutés à la pâte avant cuisson pour teinter l’objet. Avant notre ère, une partie du verre brut est fabriqué en Egypte. Conditionné sous forme de blocs, celui-ci est exporté par bateau vers le nord du Bassin Méditerranéen, où ils sont échangés ou vendus aux populations locales.

    Contrairement aux grecs, les Gaulois n’utilisent pas le verre pour faire de la vaisselle. Ils le transforment en bijoux. Les perles, puis les bracelets et enfin les torques sont fabriqués en chauffant et en étirant la matière. Aussi précieux que l’or ou l’ivoire, le verre est un vrai marqueur social : il indique que son propriétaire est riche et puissant, et qu’il peut s’offrir ce matériau si rare. Objets sonores, qui tintent lorsqu’ils s’entrechoquent, les bracelets de prédilection des gaulois sont de couleur bleu foncé.

    Bien visible, et bling bling au possible.

    A partir du IIIe siècle, le verre se démocratise, et touchent une population plus large. Des décorations voient le jour.

    C’est à cette période que l’homme développe le soufflage du verre. Plus rapide et plus économique, il s’impose rapidement et entraîne la disparition complète de la technique celtique.

    Pour reproduire ce savoir-faire perdu, les archéologues ont eu recours à l’ethnoarchéologie, c’est-à-dire l’étude des pratiques dans les autres populations humaines, notamment en Inde et en Afrique, et à l’archéologie expérimentale, qui tente dans les conditions de l’époque de reproduire le plus fidèlement possible un objet.

    L’exposition Bling Bling met donc en lumière un matériau, un bien culturel et les méthodes de recherche des archéologues. Et çà, çà en jette.

    L’exposition

    L’exposition est issue en très grande partie de la thèse de Joëlle Rolland sur les artisans verriers gaulois. La chercheuse a largement collaboré à celle-ci puisqu’elle apparaît dans de nombreuses vidéos pédagogiques.

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelLa chercheuse nous parle du verre à travers les grandes lignes de sa thèse

    L’exposition s’organise autour de trois objectifs et de trois niveaux de lecture.

    Le premier propose de découvrir l’objet tel qu’il nous est parvenu. Il s’adresse aux amateurs des vestiges archéologiques. La présentation est sobre, les pièces diversifiées, et même si beaucoup sont petites, leur précision et leurs décors charment immédiatement le visiteur.

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelFragment de bracelets

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelBracelets bourgeonnant et à fils ajoutés, IIIe siècle avant J.C., découverts à Bobigny

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelPerles de verre montées sur des bracelets en alliage cuivrex, Ve siècle, découvert en Seine-Saint-Denis

    Le second niveau de lecture, complémentaire avec le premier, revient sur la définition du métier d’archéologue, en mettant en avant les méthodes de la recherche. Des vidéos explicatives et des copies d’objets présentent l’intérêt de l’archéologie expérimentale, souvent réduite à la taille de silex, et de l’ethnoarchéologie, rappelant qu’on a toujours à apprendre de son voisin, quel que soit son mode de vie.

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelCreusets, ratés et déchets de fabrication des apprentis verriers du XXIe siècle

    Enfin, la troisième partie retrace l’histoire du verre et s’adresse plus au grand public, à qui les petites pièces ne parlent pas vraiment. Basée sur une scénographie colorée et accessible, elle offre une découverte plus interactive de l’importance du verre dans le monde gaulois.

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelScénographie colorée et didactique

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelAutre vue de l’exposition

    Le contraste entre les objets et la scénographie est très fort, mais il retranscrit parfaitement le côté bling bling du verre. Car comme le souligne Joëlle Rolland, chez les gaulois, « si à 50 ans, t’as pas un(e) rolex bracelet en verre, t’as raté ta vie ».

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturel"J’hésite sur mon choix de bracelets"

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelVue sur des bracelets présentés dans l’exposition sur un support lumineux

    En somme, une exposition où chacun trouvera son bonheur.

    Mon avis

    Le verre est une matière organique, qui a la fâcheuse tendance de se dégrader facilement jusqu’à redevenir poussière. Si on ajoute à cette durée de vie réduite la rareté du matériau, très peu de fragments nous sont parvenus. Souvent, leur état actuel ne reflète pas le prestige et la finesse du matériau. Mais grâce à une scénographie forte, l’exposition réussit à s’adresser à tous les visiteurs.

    Et un petit conseil, mettez-vous sur votre 31 et préparez-vous à laisser un souvenir bling bling au musée.

    Bling Bling, MuséoParc d’Alésia, exposition, test, gaulois, blog culturelVous aussi, osez le bling bling


    Sources

    https://www.liberation.fr/futurs/2016/10/27/racont...

  • Horaires

    Ouvert tous les jours, y compris dimanche et jours fériés

    Février-Mars : de 10 h à 17 h

    Avril-Mai-Juin : de 10 h à 18 h

    Juillet-Août : de 10 h à 19 h

    Septembre-Octobre : de 10 h à 18 h

    Novembre : de 10 h à 17 h

    • Centre d'interprétation + vestiges gallo-romains

      Haute/Basse saison

      Plein tarif
       : 12€ / 10€
      Tarif réduit (Étudiant de moins de 26 ans, apprenti, famille nombreuse, demandeur d'emploi) : 10€ / 8€
      Tarif enfant (de 7 à 16 ans) : 7€ / 6€

      Centre d'interprétation

      Haute/Basse saison

      Plein tarif
       : 10€ / 8€

      Tarif réduit (Étudiant de moins de 26 ans, apprenti, famille nombreuse, demandeur d'emploi) : 8€ / 6,5€

      Tarif enfant (de 7 à 16 ans) : 6€ / 4,5€

    Plus de tarifs ici