Florence. Portraits à la cour des Médicis au Musée Jacquemart-André
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Synopsis

    L’exposition retrace l’évolution du portrait à la cour florentine au XVIème siècle (le Cinquecento), c’est-à-dire durant le règne des Médicis. Une sélection d’une quarantaine d’œuvres issues des collections des musées de Florence, du Louvre ou encore de la Royal Collection de Londres traduit les innovations que connaît le genre sous l’impulsion des Médicis.


    Que faut-il savoir avant d’aller voir l’exposition ?

    Les panneaux qui ponctuent le parcours de l’œuvre sont extrêmement bien construits. Ils présentent bien les différentes phases artistiques et les protagonistes, ce qui permet de guider tous les visiteurs.

    On peut cependant rappeler que nous sommes en plein Maniérisme, un mouvement qui suit la Renaissance (voire qui peut encore être compris dans la Renaissance). Toujours inspiré par la redécouverte de l’Antiquité, le Maniérisme se définit par une manière de peindre très souple, avec des couleurs vives ou au contraire très sombres, qui donne une image floue. Le tout crée une rythmique très vivante, facilement reconnaissable. C’est le style de Pontormo, Del Sarto ou encore Bronzino, qu’on retrouve dans l’exposition.

    Second point, Florence et les Médicis. Au XVIème, l’Italie n’est pas unifiée, mais est constituée d’un ensemble de petits royaumes dirigés par de grandes familles. Les Médicis sont des commerçants et des banquiers ambitieux, qui vont entrer en politique avant d’arriver à la tête de la ville en 1434 avec Cosme l’Ancien. Leur règne sera véritablement assis avec Laurent le Magnifique. A sa mort en 1494, les Médicis sont chassés de Florence. Débute alors une période d’instabilité, notamment avec l’arrivée au pouvoir du moine dominicain Savonarole qui instaure une « République chrétienne et religieuse » plongeant la ville dans l’austérité et le radicalisme religieux. En 1512, un accord entre le pape et Charles Quint permet le retour des Médicis à la tête de Florence, qui y resteront jusqu’en 1737. L’exposition se concentrant sur le XVIème siècle, elle ne concerne donc que les règnes d’Alexandre de Médicis, Cosme Ier, François Ier et Ferdinand Ier.

    Rois de la communication, les Médicis doivent surtout leur notoriété à leur forte implication dans le domaine artistique. Mécènes de Léonard de Vinci, de Dante, de Michel-Ange ou encore de Pontormo, la famille joue un rôle majeur dans la création et le renouveau de certains genres, dont le portrait.

    Le portrait était peu courant à l’époque, on préférait généralement les sujets religieux ou les scènes de vie quotidienne. Cependant, les Médicis comprennent très vite que pour se légitimer comme seigneurs de Florence et entrer dans l’histoire, ils doivent diffuser leur image en se représentant comme hommes forts et austères, à la manière des empereurs romains. Très vite, le portrait s’affranchit de cette image stoïque pour évoluer et représenter les centres d’intérêts de chacun des membres de la famille jusqu’à aboutir au portrait de cour. Cette audace sera payante, et très vite les cours européennes puis les familles argentées les imiteront, donnant au genre un rôle central dans la propagande politique.


    L’exposition

    L’exposition est introduite par un film d’une dizaine de minutes sur les mains maniéristes par Hector Obalk. On est immédiatement captivé par cette explication, qui laisse entrevoir la complexité du style maniériste à travers la position des mains. Après un visionnage (ou deux), on devient imbattable pour identifier les peintres des tableaux présents dans l’exposition… Un sentiment loin d’être désagréable. Ces mains maniéristes, c’est l’un des fils conducteurs de l’exposition avec les Médicis.

    On pénètre ensuite dans l’exposition, qui est divisée en trois parties : 1494-1512, 1530-1547 et 1539-1574, qui illustrent chacune une phase de l’évolution du portrait : les premiers portraits austères et stoïques, les seconds montrant des héros/des hommes en armes prêts à défendre leur ville et enfin des mécènes cultivés, amoureux des arts.

    La visite est possible avec l’application mobile et tablette, téléchargeable pour 2,99€.


    Mon avis

    Le sujet est exploité à fond, et même si l’exposition reste un peu courte, elle remplit parfaitement sa mission. Incontournable pour les amoureux du maniérisme, et inévitable pour les passionnés d’histoire de l’art.



    Sources

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_Médicis

    http://florence-portraits.com/fr/home-florence-fr

    https://www.herodote.net/Les_Medicis-synthese-575....