On a testé Antiquité du Design au Musée du Pays Châtillonnais (21)
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Synopsis

    L’exposition se penche sur la production artisanale dans l’Empire romain, en abordant la question de la reproduction en série, de la standardisation des formes, la signature et la copie du travail des artistes, caractéristiques ce qu’on nomme aujourd’hui un objet design.

     

    Ce qu’il faut savoir

    Dès son apparition, l’homme comprend qu’il a besoin d’objets qui faciliteront son quotidien et lui permettront de répondre à des besoins spécifiques. Ainsi, Homo Habilis invente le silex, Neandertal dompte la taille de l’os, et Sapiens (notre espèce) débute son aventure avec des objets aidant à la chasse et la pêche.

    L’apparition de l’agriculture et de l’élevage, de la domestication, puis des premiers villages et d’une élite sociale, les besoins de l’homme s’accroissent rapidement. Il a désormais besoin de vaisselles, de récipients, d’outils, d’armes mais aussi de parures pour se distinguer. Seulement, il ne maîtrise que les techniques de productions à petites échelles. Les pièces sont fabriquées en un modèle unique, parfois copiées entre elles, voire produites par un même artisan, qui peut adapter son répertoire pour répondre à la commande du client.

    Dans l’Empire romain, tout s’accélère. La classe moyenne s’impose, et elle veut copier la classe supérieure en achetant les mêmes objets, mais à des coûts moins importants. La demande augmente et pour répondre à ces nouvelles attentes, les ingénieurs romains développent la production en série. Pour plaire et s’assurer une fabrication rapide, les romains créent des styles populaires et pratiques, identifiables au premier coup d’œil. Ils multiplient les moules et les tours et fabriquent en très grandes quantités, voire en masse, dans des ateliers tels que la Graufesenque, dans le sud de la France actuelle. Les objets sont exportés aux quatre coins de l’Empire. Les romains fournissent ainsi le Bassin Méditerranéen, voire les autres continents, comme les amphores (pour conserver et exporter les liquides, dont l’huile), des céramiques sigillées (destinées au service de table) ou les statuettes votives.

    Rapidement, les artistes comprennent leur pouvoir et souhaitent obtenir la reconnaissance qui leur est due. Même si ce ne sont que des objets du quotidien fabriqué à la chaîne, ces créations sont régulièrement signées par les artisans, ce qui permet également à certains d’entre eux d’acquérir une vraie notoriété et d’être plus cotés.

    Pour réaliser ces produits, les romains usent et abusent des moules, dans lesquels prennent place les motifs et les signatures. L’objet moulé, il suffit alors de le cuire dans de grands fours spécifiques. L’un des objets manufacturés qui est le plus récurant dans les collections muséales reste la poterie sigillée, faite à partir d’une terre fine décantée qui est introduite dans le moule puis cuite à une température de 1000° pendant plusieurs heures voire jours, ce qui jouera sur sa couleur finale.

    La production en série impose une forme et des thèmes universels pour tout l’empire et permet ainsi à la culture romaine d’être diffusée à grande échelle. Le style romain a un tel succès que des artisans locaux vont se mettre à copier les objets. Les Gaulois, qui raffolent des lampes à huile, reproduisent dans des matériaux locaux de moins bonne qualité et dans un style approximatif, les modèles officiels.

    Aujourd’hui, des objets de notre quotidien produit en série et reconnaissable dans la plupart des parts des pays du globe, nous en connaissons énormément : le stylo Bic, l’ampoule ou encore la bouteille de coca-cola. Des objets qui caractérisent notre culture, notre civilisation, à l’image des amphores romaines.


    L’exposition et la scénographie

    Pour traiter le sujet, le Musée du Pays Châtillonnais a fait de nombreux emprunts pour rassembler près de deux cents objets. 

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    On trouve des céramiques sigillées parfois signées, des figurines religieuses en terre cuite blanche, des amphores, des lampes à huile ou encore des fibules. 

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    L’exposition fait également le lien avec notre société très fortement dictée par la création et le design. Elle intègre, à côté des collections présentées, des illustrations d’objets incontournables de notre civilisation : le stylo Bic, la Vierge ou encore le code-barres.

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    Le lieu est assez sombre et débute avec une carte indiquant les voies commerciales de l’Empire. L’exposition est ponctuée de nombreux panneaux, qui développent chaque catégorie d’objets, leur utilisation initiale, leur copie et leur utilisation détournée, comme les amphores qui servaient de cercueil pour les enfants. 

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    Une habitude qui perdure de nos jours, comme le souligne la seconde partie de l’exposition consacrée aux réemplois dans notre vie quotidienne et illustrée par un travail photographique.

    Bien que ces objets manufacturés étaient moins coûteux que ceux fabriqués pour les élites, les collections présentées sont très esthétiques et en facilement identifiable. D’ailleurs, pour signifier cette profusion liée à la fabrication en série, le musée a joué sur la multiplication des objets, comme le traduisent les vitrines mais surtout le tunnel à amphores qui nous propulse dans un atelier.

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    Antiquité du design, Musée du Pays Châtillonnais, Vix

    Le lien entre le passé et le présent rend la visite dynamique et vivante. Une exposition originale qui introduit la notion de design et de mondialisation dans la société romaine.


    Mon avis

    On oublie souvent que la société romaine était basée sur le commerce. Alors que les expositions se concentrent souvent sur les routes commerciales, le Musée du Pays Châtillonnais joue la carte de l’originalité en abordant la production des objets qui seront exportés. Le lien avec notre société offre l’opportunité de réfléchir sur les « maux » attribué à notre société moderne. A faire entre adultes ou en famille.



    Sources

    http://www.musee-vix.fr/fr/visite-expositions/anti...

  • Horaires

    Du 1er septembre au 30 juin :  de 10h à 17h30 du mercredi au lundi

    Fermé le mardi


     Du 1er juillet au 31 août : de 10h à 17h30 tous les jours

    Ouvert toute l’année aux groupes en visites guidées sur réservation.

    Fermé le 1er janvier, 1er mai, 24, 25 et 31 décembre.

  • Tarif plein : 7€

    Tarif réduit (enfant de 7 à 18 ans, étudiant jusqu'à 26 ans, Famille nombreuse) : 3,5€

    Plus de tarifs et conditions gratuité ici