On a testé Tintamarre au Musée des Impressionnismes de Giverny (27)
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© Cincinnati, Taft Museum of Art / Photo : Tony Walsh, Cincinnati, Ohio
  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Synopsis

    L’exposition revient sur « la représentation des instruments de musique dans l’art de la fin du XIXe siècle », que ce soit dans la sphère privée que publique.


    Ce qu’il faut savoir

    Jouer de la musique est l’une des activités les plus anciennes de l’humanité. Les premiers instruments, des flûtes, des sifflets et des racleurs, remontent à 35 000 ans. Ils étaient généralement fabriqués en os d’animaux. On peut rappeler que le mode de vie « chausseur-cueilleur », contrairement à celui sédentaire, laisse, dans son organisation quotidienne, plus de place au temps libre et donc aux loisirs.

    En plus des vestiges d’instruments, il existe dans la peinture rupestre néolithique des scènes de danse. La musique, et par extension le chant et la danse, sont de forts liants sociaux. Ils permettent à d’unir une communauté autour d’une culture commune.

    Tintamarre, Musées des Impresionnismes, GivernyLa cueva de Cogul, o Roca dels Moros, Cogul (Lérida, Espagne)

    La place de la musique est peu connue dans le monde égyptien et gréco-romain. On sait qu’elle est jouée pour divertir les nobles et les convives et que les spécificités culturelles semblent apparaître à cette époque.

    Dans la religion chrétienne, à l’instar des deux autres religions monothéistes, la voix l’emporte sur l’instrument, relégué à une place d’appel. Les voix s’élèvent seules ou non vers Dieu, symbolisant les efforts à fournir pour rejoindre son créateur dans le Ciel.

    Au Moyen-Âge, la musique religieuse et la musique profane sont bien distinctes. La première est réservée aux élites, et n’est pas transmises oralement. Elle est étudiée et travaillée pour être jouée à la perfection. La seconde conjugue musique et récitations de poème énoncés par des troubadours ou des trouvères.

    A la Renaissance, le contraste entre la musique sacrée et la musique profane se creuse avec l’imprimerie, qui permet la diffusion de partition musicale dans les classes les plus aisées. Les rois encouragent également la production d’œuvres musicales. Louis XIV devient ainsi le mécène de Lulli. L’opéra naît également à cette époque.

    La musique profane, étroitement liée aux saltimbanques et aux gitans, envahit la rue.

    La Révolution n’amène pas de véritables changements, même si quelques chants populaires, comme la Marseillaise ou Ah, ça ira ! voient le jour.

    Au XIXe siècle, la révolution industrielle et l’émergence de la classe bourgeoise changent la société. Les loisirs occupent désormais une place plus importante, notamment dans la bourgeoisie. Cette dernière fréquente l’opéra et les cafés. Elle s’éduque à la musique classique, jusqu’à présent réservée à la noblesse et au clergé. Les instruments de musique se modernisent également, et deviennent plus accessibles. Ainsi, le piano apparaît dans les salons privés.

    Les artistes et la classe populaire s’amusent, quant à eux, dans de grandes fêtes, des cabarets, et jusque dans la rue, où les gitans espagnols hypnotisent les passants et les spectateurs.

    C’est cette opposition mais aussi ces nouveautés que des artistes tels que Manet, Degas, Renoir, Toulouse-Lautrec ou encore Bonnard ont représenté dans leurs toiles.

     

    L’exposition

    Pour illustrer ce thème nouveau dans la peinture, hérité à la libération des sujets de représentations par les impressionnistes, le Musée des Impressionnismes a choisi de donner une vision de la place de la musique à la fin de XIXe siècle. Les peintres présentés sont très connus (Bonnard, Toulouse-Lautrec, Monet, Renoir, Caillebotte entre autre) et ont des spécificités thématiques. On sait que Toulouse-Lautrec fréquentait les cirques et les cabarets, ou que la fille de Manet, Julie, jouait du violon.

    Tintamarre, Musée des Impressionnismes,Giverny Jean Béraud (1848-1935), Valmy et Léa, vers 1885-1895, Lavis brun, rehaussé de gouache blanche sur mine de graphite, 36 x 51,7 cm, Cleveland, The Cleveland Museum of Art, Bequest of Muriel Butkin, CMA 2008.407 © Cleveland, The Cleveland Museum of Art

    Tintamarre, Musée des Impressionnismes,Giverny Théo van Rysselberghe (1862-1926), Portrait de la violoniste Irma Sèthe, 1894, Huile sur toile, 197,5 x 114,5 cm, Genève, Association des Amis du Petit Palais, 12277 © Genève, Association des Amis du Petit Palais / Photo : Studio Monique Bernaz, Genève

    L’exposition est en réalité à double sens, elle illustre certes la nouvelle place qu’occupe les loisirs, mais elle reconnecte également la sphère artistique et les échanges entre les peintres et les musiciens. Tout ce petit monde échange, se connaît, et s’admire à cette époque. Les arts graphiques présentés en fin de parcours attestent de ces connexions artistiques.

    Tintamarre, Musée des Impressionnismes,Giverny Louis Anquetin (1861-1932), Marguerite Dufay, 1894, publié dans l’album, Les Maîtres de l’Affiche, tome IV, planche 150, 1899, Lithographie, 46,5 x 65,5 cm, Collection particulière © Tous droits réservés / Photo : Michiel Elsevier Stokmans

    Les scènes représentées sont vivantes, saisies sur l’instant. Les musiciens ne posent pas, ils sont dans leur bulle, en pleine création, comme le peintre qui saisit leur art. Les tableaux sont extrêmement vivants, presque musicaux, car on croit entendre un air de piano ou une danse de cancan endiablée émaner des toiles. Un lien qui est appuyé par l’audioguide, qui propose de découvrir des tableaux avec une plage musicale associée aux tableaux. Car des airs très connus naissent également à cette époque.

    Tintamarre, Musée des Impressionnismes,Giverny Albert Bartholomé (1848-1928), Les Musiciens, dit aussi Musiciens dans une cour, 1883, Huile sur toile, 78 x 64 cm, Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, PDUT1460 © Petit Palais / Roger-Viollet

    Tintamarre, Musée des Impressionnismes,Giverny Edgar Degas (1834-1917), Danseuse, 1891, Huile sur panneau, 22 x 15,8 cm, Hambourg, Hamburger Kunsthalle, legs Erdwin et Antonie Amsinck, 1921, Nr. HK-2418 © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Elke Walford

    Une exposition qu’on pourrait penser classique, mais qui met en valeur la musique tout au long du parcours, rompant ainsi avec l’idée d’une institution où le silence est d’or.


    Mon avis

    Avec cette double lecture, l’exposition surprend le visiteur. L’idée de proposer un audioguide avec des plages musicales révolutionne complètement la visite. Bien sûr, ce dernier propose également des textes explicatifs, mais il est possible de n’utiliser que le guide musical, en repérant les petites notes de musique indiquées sur les cartels. Une exposition à faire en famille, idéalement avec l’audioguide.




    Sources

    http://www.museedelhomme.fr/fr/quels-sont-premiers-instruments-musique-utilises-homme

    http://www.mdig.fr/fr/tintamarre-instruments-de-musique-dans-lart-1860-1910

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_musiq...

  • Horaires

    Du 24 mars au 5 novembre 2017

    Tous les jours, jours fériés compris, de 10h à 18h

  • Tarif plein: 7 €

    Tarif réduit:
    Enfant de 12 à 18 ans / étudiant : 4,50 €
    Enfant de 7 à 11 ans : 3 €

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