​On a testé Chassé-croisé au Château de Champlitte (70)
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Synopsis

    L’exposition présente des collections du Musée de la Chasse et de la Nature de Paris mises en contexte dans les salles du château de Champlitte, dédié lui à l’ethnologie franc-comtoise. Elle fait ainsi dialoguer défenseur et détracteur de la chasse.


    Ce qu’il faut savoir

    La nature s’est organisée autour d’une chaîne alimentaire, avec un prédateur et un prédaté. Le premier a besoin de se nourrir du second pour survivre. La chasse n’est donc pas spécifique à l’être humain, et si elle a été très longtemps sa ressource alimentaire principale, son attrait n’a pas disparu avec la domestication. Elle reste le symbole de la puissance, de l’homme qui domine l’écosystème.

    Réservé aux rois et aux seigneurs depuis 1516, la Révolution abroge ce privilège en 1789. La chasse redevient alors une ressource alimentaire importante, avant que l’exode rural et le développement des modes de vie urbains ne modifient l’accès aux ressources carnées.

    Considérée comme un loisir dès les années 1960, la pratique de la chasse subit aujourd’hui de nombreuses critiques. Les défenseurs de la cause animale mettent en avant la violence faite aux animaux, qui sont tués pour le plaisir plus que par besoin. Sujet de société, des artistes se sont lancés dans des élans créatifs pour réveiller les consciences et mettre fin à cette pratique.

    Et dans notre société urbanisée de plus en plus ouverte et sensible aux sorts des plus faibles, ces voix trouvent un écho particulier. En effet, nous gardons tous en tête ce passage de Bambi où sa mère est assassinée par un chasseur.

    Pourtant, les défenseurs de la chasse avancent d’autres motivations que celle de tuer pour tuer, invoquant un rôle dans le contrôle des espèces ou l’amour pour la nature.

    Fortement rural, le département de la Haute-Saône conserve un usage fort de la chasse, inscrite dans les habitudes des habitants. Cependant, la pratique dans ce département a été fortement médiatisée suite à des problèmes de braconnage, se soldant par des condamnations à la prison ferme. De quoi relancer le débat.

    Entre détracteurs et défenseurs de la chasse, l’exposition tente surtout de revenir à l’essentiel, avec une question : pourquoi l’animal nous fascine tant ?


    L’exposition

    L’exposition prend place au rez-de-chaussée et dans les étages du musée, au cœur des collections ethnographiques du château de Champlitte.

    Le parcours est construit autour d’un jeu d’opposition : chasse bourgeoise et chasse populaire et animal trophée et animal fantasmé.

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Il n’y a pas de panneau ni de cartel, mais un guide très complet est fourni à l’entrée. Il peut aider en cas de doute, mais l’exposition laisse une très grande place à la poésie et au vagabondage de l’esprit. Les perceptions et les points de vue peuvent donc fortement changer d’un visiteur à l’autre.

    L’exposition regroupe des animaux naturalisés voire transformés par des artistes contemporains, des photographies, des objets de chasse auquel se mêlent les tapisseries, le mobilier ou la statuaire du musée de Champlitte.

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Plusieurs films sur les méthodes de chasse agrémentent le parcours.

    Malgré un sujet délicat voire rude, l’exposition réussit à forcer à la réflexion, en soulignant une réalité ou une absurdité, de façon très poétique.

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Les animaux sont déguisés, décorés de fleurs, de pompons aux couleurs vives pour que de vulgaires trophées deviennent de vraies œuvres. Les loups sont de nouveaux aux portes de Paris avec ses créations faites à partir de la poussière du métro de Paris. Des derrières de lapins dans un café remplacent des têtes de cervidés.

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Les photos et les animaux empaillés dans des salons nous forcent à rechercher l’esthétique, l’attrait que peut exercer un animal sur l’humain.

    Les références au règne animal dans notre langage ou notre littérature rappellent que l’animal, surtout si il est exotique, fascine l’homme depuis la nuit des temps, au point d’en devenir une source d’inspiration intarissable.

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature

    L’homme aurait-il besoin du sauvage pour se différencier de l’animal?

    Chassé croisé, château de Champlitte, Musée de la Chasse et de la Nature


    Mon avis

    J’ai été surprise de voir le traitement de ce sujet fait par les deux institutions. Les objets choisis sont justes, esthétiques, artistiques. Le musée invite véritablement au dialogue, en donnant autant d’argument à un parti qu’à l’autre. La visite tend véritablement vers la balade poétique et la réflexion. A faire en famille, et idéal pour éveiller les enfants à l’esthétisme et au débat.

  • Horaires

    Du 1er au 31 mars : de 14h à 17h

    Du 1er avril au 30 septembre : de 9h30 à 12h et de 14h à 18h
    Du 1er octobre au 30 novembre : du 14h à 17h

    Fermé le samedi matin, dimanche matin et mardi
    Ouvert les mardis en juillet et août

    Fermé le 1er mai, 1er et 11 novembre.

    Fermé le matin les autres jours fériés.

  • Tarif plein: 6 € 

    Tarif réduit: 4 € 

    Groupes : de 3 à 5 € en fonction de l'âge